La Fed, qui a maintenu le taux dans une fourchette de 0.25 % à 0.50 %, juge en effet que les arguments en faveur d’une prochaine hausse se sont renforcés ces derniers mois.
Encouragée par un marché du travail plus vigoureux et une reprise de l’activité économique, elle attend cependant d’autres preuves de ce progrès avant de décréter une nouvelle hausse des taux qui ont été relevés une seule fois, en décembre 2015, depuis la crise financière de 2008.
« Il reste à voir si la conjoncture économique sera assez satisfaisante pour soutenir une telle décision », commente Francis Généreux, économiste principal au Mouvement Desjardins, qui table sur une bonne croissance du PIB américain au cours du second semestre de l’année.
Après un premier semestre difficile, « tout indique que le troisième trimestre sera nettement meilleur », observe Krishen Rangasamy, économiste principal à la Banque Nationale. S’il sera très difficile de maintenir le rythme mensuel de création de plus de 200 000 emplois, en raison notamment de la croissance de la productivité, « les gains seraient suffisants pour entraîner une hausse des taux », ajoute-t-il.
Outre l’évolution future du marché du travail, la Fed aura aussi à l’œil « d’autres indicateurs économiques, notamment l’ISM et les ventes au détail, qui devront également démontrer des signes d’amélioration », souligne M. Généreux.
La Fed indique aussi que l’inflation reste inférieure à l’objectif, reflétant entre autres les baisses de prix de l’énergie, mais s’attend à ce qu’elle remonte à 2 % au cours des deux ou trois prochaines années.
Les deux économistes estiment que la Fed, reconnue pour son extrême prudence, pourrait attendre jusqu’en décembre avant d’annoncer une hausse des taux, puisque la réunion du 2 novembre aura lieu quelques jours à peine avant les élections américaines.