Photo du bâtiment de la Réserve fédérale américaine
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La Réserve fédérale (Fed) des États-Unis a maintenu son taux d’intérêt directeur à court terme inchangé mercredi pour une deuxième fois consécutive, mais a laissé la porte ouverte à de nouvelles hausses de taux si les pressions inflationnistes devaient s’accélérer dans les mois à venir.

La banque centrale a affirmé dans un communiqué, à l’issue de sa dernière réunion, qu’elle maintenait son taux directeur à environ 5,4 %, son plus haut niveau en 22 ans. Depuis qu’elle a lancé, en mars 2022, sa série de hausses de taux la plus dynamique en quatre décennies pour lutter contre l’inflation, la Fed a levé le pied et n’a augmenté ses taux qu’une seule fois depuis mai.

Le communiqué souligne que les récents tumultes sur les marchés financiers ont propulsé les taux d’intérêt à long terme près de sommets de 16 ans et contribué à une hausse des taux d’emprunt dans l’ensemble de l’économie.

La banque a notamment fait valoir que les conditions financières et de crédit « plus strictes » pour les ménages et les entreprises « devraient probablement peser sur l’activité économique ».

Cette référence fait écho aux récents commentaires des responsables de la Fed selon lesquels des rendements plus élevés, ou des taux d’intérêt, sur les bons du Trésor à 10 ans pourraient avoir un impact modérateur sur l’économie, freiner l’inflation et se substituer à une hausse supplémentaire des taux par la banque centrale.

Les rendements à long terme du Trésor ont grimpé depuis juillet, la dernière fois que la Fed a augmenté ses taux, ce qui a notamment fait augmenter le coût des prêts automobiles, des emprunts sur cartes de crédit et de nombreuses formes de prêts aux entreprises. À l’échelle nationale, le taux hypothécaire fixe moyen à long terme approche les 8 %, son niveau le plus élevé depuis 23 ans.

Des économistes de banques de Wall Street ont estimé que de fortes pertes sur le marché boursier et des rendements obligataires plus élevés pourraient avoir un effet dépressif sur l’économie égal à l’impact d’une hausse de trois ou quatre quarts de point des taux par la Fed.

Cependant, ces conditions de crédit plus strictes n’ont pas encore refroidi l’économie ni ralenti les embauches autant que la Fed l’avait prévu. La croissance a atteint un rythme annuel de 4,9 % au cours du trimestre de juillet à septembre, alimentée par des dépenses de consommation robustes, et les embauches en septembre ont été fortes.

L’inflation annuelle à la consommation est passée d’un pic de 9,1 % en juin 2022 à 3,7 % le mois dernier, mais des données récentes suggèrent que l’inflation reste constamment supérieure à l’objectif de 2 % de la Fed.

Le président Jerome Powell et d’autres responsables de la Fed ont répondu aux preuves surprenantes de la force économique en affirmant que la Fed surveillerait les données entrantes pour déceler tout indice permettant de croire que l’inflation diminuerait davantage ou resterait chroniquement au-dessus de son niveau cible. Dans l’intervalle, la plupart des observateurs de la Fed s’attendent à ce que la banque centrale maintienne ses taux inchangés en décembre également.