Homme d’affaires en détresse attaché avec la chaîne de fer traîne la boule de fer énorme pour marcher.
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La hausse du coût de la vie a amené une majorité de Canadiens à avoir une vision négative de leur situation financière et même de leur avenir financier.

Les Québécois, bien qu’inquiets eux aussi, le sont moins que les autres Canadiens, mais ce sont leurs compatriotes des provinces atlantiques qui peignent le plus sombre tableau de leur condition économique.

Selon un sondage Angus Reid réalisé pour la banque RBC, ce sont les membres de la génération Y, les 29 à 44 ans, qui ont le plus de mal à composer avec leur situation financière alors qu’à l’opposé, les baby-boomers âgés de 61 à 70 ans sont moins nombreux à avoir des inquiétudes, mais n’en sont pas épargnés non plus avec la génération X, les personnes âgées de 45 à 60 ans, se situant entre les deux. Les femmes, aussi, ont une impression plus négative que les hommes de leur situation financière.

Paralysie financière

Le sondage dévoilé la semaine dernière par RBC posait aux participants des questions difficiles, même désagréables qui leur permettaient difficilement de se raconter des histoires.

Ainsi, la majorité (55 %) des Canadiens ont reconnu que « la hausse des coûts me paralyse financièrement ». Alors que ce pourcentage est moindre (47 %) au Québec, il atteint 73 % dans les quatre provinces atlantiques, qui ont été regroupées pour l’exercice.

Presque la moitié (48 %) des Canadiens se dit incapable de maintenir son niveau de vie et la même proportion ne croit pas être en mesure de progresser financièrement. Au Québec, l’incapacité de maintenir son niveau de vie touche 42 % des répondants (61 % en Atlantique), mais seulement un répondant sur trois (33 %) croit ne pas être en mesure de progresser financièrement (62 % en Atlantique).

La peur des imprévus

Deux autres questions montrent de façon éclatante l’impact foudroyant de la hausse du coût de la vie. D’une part, la moitié des Canadiens (43 % au Québec et 64 % en Atlantique) consacre la totalité de leurs revenus aux factures et aux dépenses essentielles. Il n’est donc pas étonnant de constater que 60 % des citoyens du pays disent craindre de ne pas avoir assez d’argent pour faire face à des dépenses imprévues. Même une majorité (53 %) de Québécois ont la même crainte (67 % dans les provinces atlantiques). C’est d’ailleurs la seule des 14 questions d’inquiétude financière qui a obtenu un oui d’une majorité de Québécois.

Le sondage nous apprend, par ailleurs, que près de la moitié (47 %) des Canadiens vivent d’une paye à l’autre (c’est le cas de 38 % des Québécois et de 57 % des résidants de l’Atlantique) et que la même proportion a dû puiser dans son fonds d’urgence ou son épargne-retraite pour faire face à la hausse des coûts.

Vision pessimiste de l’avenir

Là où tous les Canadiens se rejoignent, c’est en ce qui a trait au pessimisme face à l’avenir. Dans toutes les provinces, à plus ou moins deux points de pourcentage de la moyenne canadienne de 44 %, les répondants ne se demandant pas s’ils manqueront d’argent pour vivre confortablement, mais bien quand cette situation va arriver.

Le sondage en ligne a été mené du 1er au 5 novembre 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 1515 adultes canadiens. Bien que ce type de sondage en ligne ne permette pas de déterminer une marge d’erreur selon les règles de l’art, on précise qu’à des fins de comparaison, la marge d’erreur pour un échantillon de cette taille est de plus ou moins 2,5 %, avec un niveau de confiance de 95 %.