Les dirigeants de la Banque CIBC et de la Banque Scotia ont ouvert mardi la saison des assemblées d’actionnaires bancaires en soulignant leur solidité financière dans la foulée de plusieurs faillites bancaires très médiatisées, tout en reconnaissant qu’elles avaient encore du travail à faire.
« Notre banque est une institution résiliente », a affirmé le chef de la direction de la CIBC, Victor Dodig. « Nous avons de solides niveaux de capitaux et des liquidités. Nous sommes très diversifiés à travers les secteurs et la géographie. Et nous avons une longue histoire de bonne gestion de notre entreprise tout au long du cycle économique. »
De son côté, Scott Thomson, qui s’exprimait lors de sa première assemblée des actionnaires en tant que chef de la direction de la Banque Scotia, a indiqué que la situation financière de la banque restait également solide, notamment avec des sources de financement diversifiées. Il a également souligné la stabilité du secteur canadien dans son ensemble.
« Nous pouvons tous être convaincus que le système bancaire canadien est largement reconnu pour ses pratiques de prêt et de gestion des risques, sa surveillance gouvernementale diligente et sa réglementation prudente », a affirmé Scott Thomson.
Ces commentaires sur la stabilité surviennent après la faillite, en mars, de la Silicon Valley Bank, en Californie, après que les déposants se sont précipités pour retirer de l’argent, provoquant une panique qui a également conduit à la chute de la Signature Bank, à New York, et à l’effondrement du Credit Suisse.
S’exprimant lors de la dernière assemblée des actionnaires du Credit Suisse mardi, son président Axel Lehmann a déclaré que la ruée sur les actifs subie par la banque et sa vente forcée à UBS était une situation que « personne n’aurait pu prévoir ».
Il a évoqué la hausse des taux d’intérêt, l’inflation et la volatilité des marchés comme des facteurs contributifs qui ont été amplifiés par les craintes d’une contagion mondiale des faillites bancaires.
Les dirigeants des banques canadiennes ont reconnu les difficultés de l’économie mondiale tout en insistant sur leurs avantages et leur stabilité.
Victor Dodig a également souligné la nécessité d’améliorer les perspectives des immigrants, grâce à des logements plus abordables et à une meilleure adéquation des compétences, afin d’assurer une économie saine.
« Nous devons veiller à ce que le Canada conserve sa réputation de nation accueillante et pleine d’occasions, afin que nous puissions rivaliser avec succès pour attirer les nouveaux arrivants dont nous avons besoin pour contribuer à la croissance de notre économie. »
Victor Dodig a également reconnu la « pression sur la rentabilité » de la CIBC au second semestre de l’année dernière, tandis que Scott Thomson a noté que sa banque n’avait pas livré les rendements auxquels ses actionnaires devraient s’attendre. Les deux banques ont promis de faire mieux.
La Banque Scotia a fait face à deux propositions d’actionnaires lors de son assemblée. La première, qui visait à donner aux actionnaires leur mot à dire sur la politique environnementale globale de la banque, a recueilli environ 18 % de soutien. La seconde, qui poussait la banque à divulguer plus de détails sur la façon dont elle juge les plans climatiques de ses clients à fortes émissions, a reçu environ 25 % d’appuis.
La CIBC était pour sa part confrontée à trois propositions d’actionnaires, dont une poussant la banque à publier le ratio de sa rémunération médiane par rapport à la rémunération des dirigeants, qui a obtenu un soutien d’environ 10 %. Un vote sur un droit de parole des actionnaires au sujet de la politique environnementale, semblable à celui tenu à la Scotia, a reçu quelque 17 % de soutien.
La troisième résolution, appelant la banque à abandonner ses objectifs de carboneutralité et à s’engager à financer l’industrie pétrolière et gazière, a obtenu moins d’un pour cent du soutien des actionnaires.
La liste des administrateurs proposés par la Banque Scotia a reçu l’appui de plus de 95 % des actionnaires, tandis qu’un vote consultatif sur la rémunération des dirigeants a obtenu un appui d’environ 91 %.
La Banque CIBC a affirmé qu’une « majorité substantielle » de ses actionnaires avait voté en faveur des administrateurs qu’elle proposait, tandis que 96 % ont voté pour appuyer la rémunération des dirigeants.