Le Groupe Banque TD a annoncé qu’il supprimait 3 % de son personnel et qu’il mettait plus d’argent de côté pour les prêts en souffrance, alors que l’institution bancaire a publié des résultats pour le quatrième trimestre qui reflètent une détérioration de la situation économique.
La banque a annoncé le 30 novembre que les suppressions d’emplois, qui s’élèvent à environ 3100 employés sur la base de l’effectif total du troisième trimestre, contribueront à une charge de restructuration de 363 millions de dollars (M$) ce trimestre, et à un coût similaire au premier semestre de l’année prochaine.
« Cela fait partie d’un programme de restructuration plus large visant à rationaliser et à apporter des gains d’efficacité à la banque, puis à contribuer à créer la capacité d’investir dans la croissance future », a déclaré le chef des finances Kelvin Tran dans une entrevue.
La restructuration devrait permettre d’économiser 400 M$ avant impôts pour son exercice 2024, et 600 M$ par an par la suite, a indiqué la banque.
Les coupes de TD sont d’un montant similaire à ce que la Banque Scotia a annoncé au cours du trimestre et à ce que la Banque Royale a présenté dans ses résultats du troisième trimestre.
Kelvin Tran a précisé que TD a déjà procédé à certaines compressions et continuera de le faire tout au long de l’année prochaine, tout en réalisant également certaines des coupes par départs naturels et en s’efforçant de redéployer le personnel lorsque cela est possible.
Outre les indemnités de départ et autres coûts liés au personnel, les charges couvrent également des initiatives d’optimisation des biens immobiliers et à la dépréciation d’actifs.
Bénéfice en baisse
Ces charges, combinées à l’augmentation des provisions pour créances douteuses, ont exercé une pression sur le bénéfice qui s’est élevé à 2,89 milliards de dollars (G$), ou 1,49 $ par action, pour le trimestre clos le 31 octobre, en baisse par rapport à un bénéfice de 6,67 G$, ou 3,62 $ par action, un an plus tôt.
Kelvin Tran a affirmé qu’il s’agissait d’un trimestre mitigé dans un « environnement difficile », la banque ayant également averti qu’il lui serait difficile d’atteindre ses objectifs à moyen terme en matière de croissance des bénéfices et de rendement des capitaux propres.
« Ce que nous voyons pour l’année suivante, en 2024, est en fait un environnement assez complexe, comprenant une normalisation continue (des provisions pour pertes sur créances) », a expliqué Kelvin Tran.
« C’est pourquoi nous pensons qu’il sera difficile d’atteindre ces objectifs. »
La banque a mis de côté 878 M$ au cours du trimestre pour créances irrécouvrables, soit une hausse de 261 M$ par rapport à l’année dernière et un peu plus que ce que prévoyaient les analystes.
L’augmentation des provisions intervient alors que les inquiétudes s’accentuent quant à la possibilité d’un ralentissement économique ou d’une récession, et aux pressions exercées sur les emprunteurs alors que des vagues de renouvellements de prêts hypothécaires arriveront dans les prochaines années à des taux d’intérêt qui pourraient être beaucoup plus élevés.
La banque reste confiante dans son portefeuille, a souligné Kelvin Tran.
« Bien sûr, les tarifs plus élevés exercent une pression sur le consommateur, mais nous pensons que nous sommes très bien préparés à cela. »
Les résultats trimestriels comprenaient également des coûts de 197 M$ liés à l’acquisition de Cowen.
Sous les attentes
Sur une base ajustée, TD affirme avoir gagné 1,83 $ par action, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 2,18 $ par action il y a un an.
Les analystes s’attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 1,90 $ par action, selon les estimations compilées par la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.
Les résultats étaient encore plus éloignés des 1,92 $ attendus par Scotia Capitaux, a déclaré l’analyste Meny Grauman.
« L’échec de nos chiffres était principalement dû à des revenus totaux inférieurs aux prévisions (reflétant une baisse des revenus autres que d’intérêts) et à des pertes et dépenses sur créances plus élevées, partiellement compensées par des impôts inférieurs aux prévisions. »
La banque a également augmenté son dividende en annonçant qu’elle verserait désormais un dividende trimestriel de 1,02 $ par action, contre 96 cents auparavant.
TD a déclaré que son secteur des services bancaires personnels et commerciaux au Canada a gagné 1,68 G$ au cours de son dernier trimestre, en baisse par rapport à 1,69 G$ au même trimestre de l’année dernière, la hausse des provisions pour pertes sur créances et frais autres que d’intérêts ayant été partiellement compensée par la croissance des revenus.
Aux États-Unis, les activités de détail de TD ont engrangé 1,28 G$ au cours du dernier trimestre, contre 1,54 G$ un an plus tôt.
Le secteur de gestion de patrimoine et d’assurance de TD a affiché un résultat de 501 M$, en baisse par rapport à 516 M$ il y a un an, tandis que ses services bancaires de gros ont gagné 17 M$, en baisse par rapport aux 261 M$ du même trimestre l’an dernier.