Si les perspectives à long terme pour les actions sont prometteuses, à court terme nombre d’incertitudes pèsent sur ces placements.
Il faut ainsi garder à l’œil les hausses de taux des banques centrales. Faites pour contrer l’inflation, ces dernières pourraient faire basculer les économies dans une récession, confie Stu Kedwell, cogestionnaire du Fonds d’actions canadiennes PH&N, au Morningstar.
« Les niveaux changeants de la liquidité et l’impact que cela exerce sur les conditions financières pourraient contraindre certains autres investisseurs à prendre des décisions à plus court terme, ce qui affecterait les prix, ou alors les compagnies peuvent avoir un levier financier plus important qu’elles le devraient dans d’autres circonstances », prévient ce dernier.
L’autre événement à regarder est le conflit opposant la Russie à l’Ukraine. Ce dernier a un impact non négligeable sur les chaînes d’approvisionnement et donc sur l’inflation. Le marché essaie d’anticiper l’avenir en prenant en compte de ces différents facteurs.
Il tient déjà partiellement compte d’une récession, selon Stu Kedwell. « Il y a probablement 50 % de chances qu’une récession soit intégrée par le marché boursier », estime-t-il.
L’expert se demande deux choses. En premier lieu, il se questionne sur les valorisations une fois que les taux d’intérêt auront eu leur effet. « Tout comme la plupart des mouvements des taux d’intérêt sont probablement reflétés, le mouvement de valorisation a lui aussi eu lieu dans une certaine mesure », commente-t-il à Morningstar.
Il se questionne également sur quels niveaux de bénéfices appliquer ces niveaux de valorisation. Il s’interroge ainsi dans quelle mesure les bénéfices seraient inférieurs aux attentes actuelles en période de récession. En répondant à ces questions, il est possible de construire un portefeuille de façon avantageuse.
Les prévisions de croissance des bénéfices pour 2023 sont de 5 à 6 % aux États-Unis et les mêmes au Canada. « Cela reflète probablement un certain atterrissage en douceur de l’économie. Il pourrait y avoir un risque pour les bénéfices, si l’économie ralentissait davantage », affirme l’expert.
S’il se produit un « atterrissage en douceur », le creux du marché arrivera plus tôt. Dans le cas d’une récession qui se produirait dans 6 mois à 1 an, le creux arrivera plus tard.
Réagissant à cette situation, les gestionnaires ont réduit la position de certaines entreprises de services publics et de biens de consommation de base qui ont vu leurs prix augmenter, et redéployé le produit dans plusieurs entreprises. Ils ont notamment redéployé du capital dans les banques.
D’un point de vue sectoriel, les services financiers représentent la pondération la plus importante avec 32,5 % du portefeuille, suivis par l’énergie avec 19,1 %, les valeurs industrielles avec 11,9 % et les matériaux de base avec 9,5 %.