Depuis 2017, le taux d’adoption des fintechs au pays a fait un bond, passant de 18 % à 50 %, selon une récente étude d’EY.
Parmi les raisons qui poussent les consommateurs à se tourner vers les technologies financières, le rapport mentionne : les taux et frais avantageux (42 %), la facilité d’ouverture de compte (19 %) et l’accès à des produits et services plus novateurs 10 %).
« Au cours des deux dernières années, l’adoption des fintechs a gagné énormément de terrain au Canada, parallèlement à l’évolution des priorités des consommateurs et à la hausse des transferts d’argent et de paiements, affirme Anthony Rjeily, leader en matière de FinTech d’EY pour le Québec. Désormais, elles ne sont plus simplement perçues comme perturbatrices dans le secteur des services financiers – ce sont maintenant de solides concurrentes, capables de s’adapter aux attentes et aux besoins changeants des consommateurs. »
En queue de peloton
Malgré cet essor, le Canada se situe loin en queue de peloton des 27 marchés étudiés par EY pour établir son indice mondial d’adoption des fintechs en 2019. Seuls les États-Unis (46 %), la Belgique et Luxembourg (42 %), la France (35 %) et le Japon (34 %) affichent un taux moindre. En tête de liste, on retrouve la Chine (87 %), l’Inde (87 %) et la Russie (82 %). La moyenne mondiale s’établit à 64 %.
Certains services sont plus ancrés que d’autres dans les habitudes de consommation. Les transferts d’argent et paiements électroniques sont adoptés par les trois-quarts des consommateurs d’ici (contre 50 % en 2017). Viennent ensuite le segment épargne et investissement (48 %), les services de planification financière (34 %), l’assurance (29 %) et l’emprunt (27 %).
Une question de confiance
Selon les auteurs de l’étude, c’est le manque de connaissances en matière de technologies financières qui explique que les consommateurs se tournent encore largement vers leur institution financière.
« Qu’ils adoptent ou non les fintechs, les consommateurs s’inquiètent de la sécurité de leurs données personnelles en ligne et font davantage confiance aux institutions et fournisseurs traditionnels avec lesquels ils peuvent interagir en personne », poursuit M. Rjeily.
Cette situation pourrait toutefois changer. Près du tiers des répondants se sont dits prêts à utiliser les produits offerts par les nouvelles sociétés de services financiers, pourvu que celles‑ci travaillent en collaboration avec les institutions traditionnelles.
« Même si les sociétés de services autres que les institutions financières ont été les premières à déployer de nouvelles technologies afin d’offrir des services novateurs, tout en répondant mieux aux attentes des consommateurs, elles n’ont pas encore la pleine confiance des consommateurs lorsqu’il s’agit de fournir elles-mêmes des services financiers », explique M. Rjeily. Envisager des partenariats permettrait d’ouvrir de nouvelles possibilités, tant pour les institutions financières que pour les fintechs qui leur font concurrence.