C’est du moins ce que croient certains analystes techniques, alors que les stratèges s’appuyant sur des éléments d’analyse plus fondamentaux demeurent pour la plupart encore hésitants à prédire une nouvelle embellie des marchés boursiers.

Le S&P 500 avait été durement secoué en août alors qu’en l’espace de cinq séances l’indice perdait près de 11 % et se retrouvait à 1870. Durant les deux semaines suivantes, il récupéra plus de la moitié de cette perte, mais se buta le 17 septembre sur le niveau de 2000. Durant les jours qui suivirent, l’indice chuta à nouveau pour atteindre encore une fois le niveau de 1870 durant la séance du 29 septembre. Mais ce jour-là, la tendance s’inversa. Hier l’indice clôturait à 2052, un rebond de 9,7 %.

« L’indice a complété un double bas ce jour-là et l’accumulation de facteurs négatifs suggère qu’un changement important s’est alors produit », explique Ron Meisels, Président, Phases & Cycles, une firme de gestion de portefeuilles de Montréal spécialisée en analyse technique. Les tenants de l’analyse techniques croient que c’est lorsque tout semble noir que le marché a le plus de chances de retrouver une tendance à la hausse.

Ce jour du 29 septembre, les investisseurs étaient tellement pessimistes que l’on pouvait compter 10 titres à la baisse pour chaque titre à la hausse. À la Bourse de Toronto, aucun titre ne touchait un sommet de 52 semaines. Enfin, les pages des médias financiers faisaient état d’analyses toutes plus négatives les unes que les autres, constate M. Meisels.

Tout ce pessimisme mettait la table pour un rebond qui allait confirmer le double bas, selon lui. Ce fut le cas, et la remontée qui s’amorça alors a permis aux indices boursiers de repasser au-dessus de leur moyenne mobile de 50 jours et de se rapprocher de façon intéressante de leur moyenne mobile de 200 jours.

« Un double bas constitue une formation technique très positive, car elle démontre que les acheteurs se présentent en masse lorsque le marché retombe une deuxième fois à ce même niveau, ce qui établit en quelque sorte un plancher, explique Ismaël Chiadmi, Directeur, Analyse quantitative, Montrusco Bolton.

Ce n’est probablement pas un hasard que le double bas se soit formé au moment où la Réserve fédérale américaine (Fed) décidait de reporter à plus tard la hausse de taux d’intérêt, selon lui. « Les marchés carburent aux politiques expansionnistes des banques centrales », dit-il. « Et comme les probabilités sont faibles que la Fed hausse les taux avant mars 2016, un bon rallye de fin d’année est maintenant possible », ajoute-t-il.

Par ailleurs, la poursuite du «bull market» devra surmonter certaines poches de résistance. Le vrai test se fera lorsque l’indice entrera dans une zone de résistance importante entre 2100 et 2130, estime Line Rivard, analyste technique et éditrice du site www.analysetech.com. « Cette zone de résistance s’est construite sur une période de 7 mois, il faudra donc un certain temps pour la percer », dit-elle.

Pour ce qui est de l’avenir immédiat, les trois spécialistes de l’analyse technique reconnaissent que le marché est maintenant quelque peu suracheté à la suite de la poussée des dernières semaines, et qu’un recul modeste devrait se produire. « Mais après cette pause, nous prévoyons que le mouvement à la hausse amorcé le 29 septembre se poursuivra », conclut Ron Meisels.