Dans une étude publiée ce jeudi, l’économiste principal Hendrix Vachon souligne que la situation économique et financière au Canada «diffère grandement» de celle de plusieurs pays européens aux prises avec des taux négatifs comme l’Allemagne ou la France – où ce n’est plus l’emprunteur qui paie des intérêts, mais le prêteur.
«Avant que la Banque du Canada abaisse ses taux directeurs sous zéro, une séquence d’événements et d’étapes devrait se succéder, ce qui rend ce scénario peu probable», écrit Hendrix Vachon.
Des taux d’intérêt sont dits négatifs quand, par exemple, des investisseurs qui ont acheté des obligations libellées en euros récupéreront dans trois à six mois un montant inférieur à celui qu’ils ont investi.
Pourquoi des investisseurs acceptent-ils cette situation? Parce qu’ils jugent que ces placements sont néanmoins plus sûrs que de laisser traîner simplement des euros dans des comptes bancaires.
Or, pour qu’on se retrouve dans cette situation au Canada, il faudrait que notre économie se dégrade rapidement, forçant la Banque du Canada à réduire drastiquement son taux directeur, actuellement à 0,75%.
Malgré sa léthargie, notre économie demeure somme toute en santé, souligne Hendrix Vachon.
«Même si les récents chiffres sur l’économie canadienne ont été plutôt décevants, la position économique du pays demeure avantageuse si on la compare à celle de plusieurs pays européens et les pressions désinflationnistes ne sont pas aussi importantes.»
Selon l’économiste de Desjardins, la Banque du Canada pourrait encore abaisser son taux directeur de 25 points de base – elle l’avait fait passer de 1% à 0,75% en janvier – dans les prochaines semaines.
Malgré tout, la banque centrale garderait une bonne marge de manoeuvre pour éviter que les taux d’intérêt au Canada se retrouvent en territoire négatif.