Le rapport du personnel de l’organisation, écrit dans la foulée d’une visite officielle au Canada, appelle à des priorités politiques axées sur le maintien d’un système financier sain, la coopération renforcée entre les gouvernements fédéral et provinciaux, et les réformes structurelles visant la croissance de la productivité.
« L’Accord de libre-échange canadien signé en 2017 offre une plateforme de coopération en vue de réduire les obstacles au commerce intérieur, mais il convient de résoudre plusieurs aspects problématiques », affirme le FMI dans son rapport, appelant à des objectifs clairs pour la réduction du nombre d’exemptions et au renforcement du processus de rapprochement des réglementations.
« Les gains potentiels sont considérables et pourraient accroître le PIB réel de près de quatre pour cent, soit un gain bien plus élevé que celui attendu des accords commerciaux internationaux qui ont été signés récemment. »
Selon le FMI, la croissance du produit intérieur brut réel devrait tomber à 1,5 % en 2019, mais devrait se redresser à nouveau en 2020, alors que l’économie se remettra du ralentissement de l’activité économique de l’an dernier, attribuable au secteur pétrolier.
À moyen terme, la faible croissance de la productivité et le vieillissement de la population limiteront la croissance potentielle à environ 1,7 %, indique le rapport.
Les prévisions pour 2019 correspondent aux prévisions faites par la Banque de Montréal le mois dernier. Selon Statistique Canada, le taux de croissance en 2018 était de 1,8 %.
Le chef conservateur Andrew Scheer s’est engagé la semaine dernière à modifier la simulation de crise imposée aux demandeurs de prêts hypothécaires, mise en place par les libéraux, afin de rendre l’achat d’une maison plus abordable pour les Canadiens, à condition qu’il remporte l’élection générale de cet automne.
Le FMI estime toutefois qu’il serait « malvenu » de stimuler l’activité dans ce secteur, suggérant que le Canada vise plutôt à ralentir progressivement les marchés immobiliers surchauffés afin de réduire les risques pour l’économie.
« Des pressions sont exercées sur le gouvernement pour qu’il relâche la politique macroprudentielle ou adopte de nouvelles mesures qui renforcent l’activité immobilière », a affirmé le FMI dans son rapport.
« Cela serait malvenu, car la dette des ménages reste élevée et un ralentissement graduel du marché immobilier est souhaitable afin de réduire la vulnérabilité. »
Le resserrement des règles en matière de prêts hypothécaires, introduit par le ministre des Finances, Bill Morneau, oblige les emprunteurs potentiels à se soumettre à une simulation de crise afin de déterminer s’ils pourraient effectuer leurs paiements hypothécaires même s’ils étaient confrontés à des taux d’intérêt plus élevés ou à un revenu inférieur.
Dans un rapport publié le mois dernier, l’économiste de la Banque CIBC, Benjamin Tal, recommandait de repenser la simulation de crise en faisant valoir que cette mesure représentait plus de la moitié de la baisse de 25 milliards de dollars $, ou 8 %, des nouveaux prêts hypothécaires l’an dernier.