Le Canada est dans une situation financière plus solide que de nombreux autres pays du G7 et du G20, a souligné le ministre Morneau, notant que l’investissement mondial soutenu dans les obligations canadiennes contribuait à réduire le coût de l’emprunt.
Dans une déclaration, M. Morneau a affirmé que le gouvernement fédéral continuera d’être « fiscalement responsable » tout en faisant le nécessaire pour protéger l’économie nationale.
Ses commentaires sont intervenus après que l’agence Fitch Ratings a abaissé mercredi la note de crédit du pays à « AA + », évoquant ce qu’elle a appelé « la détérioration des finances publiques du Canada » en raison de la pandémie de la COVID-19.
Les mesures de santé publique nécessaires pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus et la baisse des prix du pétrole « provoqueront une grave récession » au Canada cette année, a expliqué Fitch dans un avis en ligne, prévoyant une contraction économique de 7,1 %.
Le Canada avait enregistré une croissance annuelle d’environ 1,7 % avant la pandémie, mais Fitch affirme que les perspectives de croissance à moyen terme du pays sont limitées et inférieures à celles de bon nombre de ses pairs.
Par ailleurs, le Fonds monétaire international (FMI) a dévoilé mercredi une mise à jour de ses perspectives pour l’économie mondiale, dans laquelle il prévoit une contraction de 8,4 % pour l’économie canadienne, soit 2,2 points de pourcentage plus importante que celle évoquée dans ses prévisions précédentes, qui remontent à avril.
La dernière estimation des libéraux en ce qui a trait aux coûts de l’ensemble de l’aide liée à la pandémie était d’environ 153,7 milliards de dollars (G$). Une analyse du directeur parlementaire du budget a pour sa part évalué ces coûts à 169,2 G$.
« Dès le début de la pandémie, le Canada était en excellente position pour déployer sa puissance fiscale pour protéger les Canadiens, et c’est ce que nous avons fait », a affirmé le ministre Morneau.
« Le plan d’intervention du Canada pour répondre à la COVID-19 consiste à donner aux travailleurs et aux entreprises le soutien financier dont ils ont besoin pour surmonter cette crise et revenir en force. »
Fitch a indiqué que les dépenses fédérales pourraient devoir augmenter encore davantage pour aider les provinces à court de liquidités, y compris celles qui ont suspendu leurs plans de réduction du déficit.
L’agence a également souligné que le gouvernement libéral minoritaire avait déjà reporté sa promesse de stabiliser la dette nette du gouvernement fédéral « pour répondre aux priorités des partis minoritaires alliés ».
Pour l’avenir, Fitch a indiqué que la note du pays pourrait grimper si les gouvernements recommençaient à faire reculer la dette exprimée en tant que pourcentage de l’économie, mais qu’elle pourrait aussi être abaissée de nouveau si les politiciens ne réussissaient pas à le faire à moyen terme.