Dans les remarques préparées d’un discours qu’il devait livrer à Victoria, M. Poloz a affirmé que la banque tiendrait compte dans ses projections de l’incidence des tarifs américains sur l’acier et l’aluminium, ainsi que des mesures de représailles annoncées par le Canada et d’autres pays.
L’administration Trump a annoncé qu’elle imposerait des tarifs punitifs au Canada et à d’autres alliés le 31 mai, soit le lendemain de la plus récente annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt.
Avant que le président américain Donald Trump impose les tarifs, des experts avaient généralement prédit que M. Poloz hausserait son taux directeur lors de sa prochaine annonce à ce sujet, le 11 juillet.
Mais depuis, des doutes se sont installés et une hausse semble moins certaine.
La détérioration des liens commerciaux des États-Unis avec le Canada et d’autres grandes économies dans le monde est une des principales raisons expliquant ce changement. Mais d’autres facteurs compliquent les perspectives des taux d’intérêt depuis l’annonce du 30 mai, notamment une inflation et des ventes au détail étonnamment faibles. Des observateurs s’attendent en outre à ce que les données sur le produit intérieur brut pour le mois d’avril, attendues vendredi, témoignent d’une contraction de l’économie.
Dans son discours de mercredi, M. Poloz a noté que d’autres données faisaient l’objet d’une étroite surveillance de la part de la banque centrale en vue de sa rencontre de juillet.
L’analyse en cours de la banque sur la façon dont les nouvelles règles de prêt affectent le marché du logement et le renouvellement des hypothèques, au niveau individuel, sera également au coeur du processus décisionnel, a-t-il précisé.
« Nous comptons placer ces questions au coeur de nos délibérations à venir », a affirmé M. Poloz au sujet des données sur les prêts hypothécaires et de l’intensification de la dispute commerciale entre les États-Unis et le Canada.
Le gouverneur a procédé à trois hausses des taux depuis juillet dernier, dans la foulée d’une impressionnante séquence entamée à la fin de 2016 pour l’économie canadienne.
Mais il a maintenu le taux directeur à 1,25 % depuis janvier, et la banque poursuit son processus minutieux pour déterminer le meilleur moment pour sa prochaine hausse.
M. Poloz devait prononcer son discours de mercredi devant la Chambre de commerce du Grand Victoria.
Son discours se concentrait sur les efforts soutenus de la Banque du Canada pour offrir plus de transparence et de clarté au sujet de ses décisions de politique monétaire et pour rendre les questions économiques plus accessibles à une plus grande partie du grand public.
« Pour nous, le défi consiste à faire en sorte que nos messages puissent être compris, et pas juste par les diplômés en économie », a-t-il affirmé.