Le coronavirus fait parler de lui dans le monde entier. En peu de temps, son bilan est déjà lourd : 17 000 personnes infectées dans 30 pays, plus de 360 morts et une ville de plus de 11 millions d’habitants transformée en ville fantôme. En plus de cela, le virus a un impact non négligeable sur le commerce, mais également sur la Bourse.
Le 3 février, les bourses de Chine ont chuté de 7,72 %, la baisse quotidienne la plus impressionnante depuis l’été 2005. Cette chute est survenue malgré les efforts de la banque centrale chinoise pour atténuer l’impact du virus sur leur économie. Celle-ci a effectivement annoncé le 2 février un plan de 173 milliards de dollars (G$) pour fournir des liquidités au système bancaire et au marché des devises.
L’impact du coronavirus pourrait éclipser celui du SRAS en 2003. En 17 ans, le PIB de la Chine a explosé passant de 1 600 G$ en 2003 à 13,6 G$ aujourd’hui. Toutefois, l’impact économique de ce virus, comme son équivalent de 2003 devrait être moins important que prévu et surtout ne pas impacter les placements à long terme.
Rappelons qu’à l’époque le SRAS avait impacté la croissance du PIB canadien de 0,1 %. Les experts de la Banque Scotia s’attendent à un impact de la même nature avec le coronavirus, mais toutefois un peu plus important sur le PIB de la Chine, altérant celui-ci d’environ 1%.
Ne modifiez pas trop vite vos portefeuilles
Bien que l’épidémie risque de conduire l’économie chinoise dans une phase de ralentissement de la croissance, elle n’aura que peu d’impact sur les portefeuilles d’investissement, soutient également Morningstar dans un article récent.
Pour affirmer cela, l’agence de notation a évalué l’impact des neuf grandes épidémies qui ont frappé le monde depuis 1998 et a constaté qu’il n’y avait que peu de lien entre celles-ci et les données fondamentales des investissements à long terme.
Force est de constater que si les investisseurs réagissent aux épidémies ce qui a souvent un impact négatif sur les rendements boursiers un mois ou parfois trois mois après (pour l’Ebola), les marchés ont tendance à récupérer après six mois voire un an.
Afin de réagir de façon appropriée, il est important de rester humble et de comprendre qu’il est impossible de savoir comment l’épidémie va évoluer et encore moins de savoir comment la peur pourrait affecter les marchés.
La question à se poser en tant qu’investisseurs à long terme est davantage tournée vers l’évaluation et les données fondamentales. Ainsi, il est important d’évaluer comment l’impact collectif de cette épidémie, comme le fait qu’il y ait moins de vol et de commerce, affectera les entreprises, les industries ou les marchés.
Morningstar estime que cette épidémie devrait suivre le même chemin que les épidémies récentes et qu’il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter. Les experts de l’agence de notation restent donc sur leurs gardes, mais ne prennent encore aucune mesure particulière.