Dans un document généralement positif au sujet de l’économie mondiale actuelle, le FMI a indiqué mardi s’attendre à une croissance économique de 2,1 % pour le Canada cette année, et de 2,0 % pour l’an prochain.
Il s’agit d’une révision à la baisse par rapport aux prévisions publiées en janvier par l’organisme, dans lesquelles la croissance canadienne était estimée à 2,3 % pour 2018. Le Canada a affiché une croissance économique de 3,0 % en 2017.
Cette prévision est aussi moins optimiste que celle réservée aux États-Unis. Au sud de la frontière, la croissance devrait être de près de 3,0 % cette année, ce qui représente une amélioration importante par rapport aux récentes perspectives du FMI.
« Leurs prévisions sont très près des nôtres », a observé Brett House, économiste en chef adjoint à la Banque Scotia. Son institution table sur une croissance de 2,2 % pour le Canada cette année. « C’est très, très près de nos chiffres. »
Dans ses perspectives plus larges, le rapport du FMI se montre généralement optimiste dans ses prévisions mondiales. La prévision de croissance de l’économie mondiale en 2018 a été révisée à la hausse et s’établit maintenant à 3,9 %.
Malgré tout, l’organisation lance certains avertissements. Elle évoque notamment les guerres commerciales potentielles, les fortes dépenses de certains pays, incluant les États-Unis, qui auraient pu se garder une plus grande marge de manoeuvre en vue du prochain ralentissement, et la pénurie de main-d’oeuvre spécialisée pour gérer les changements technologiques.
« Les conditions favorables ne vont pas durer éternellement », a souligné le conseiller économique du FMI Maurice Obstfeld.
« Le moment est venu de se préparer pour les périodes plus difficiles. »
M. Obstfeld a aussi exprimé une certaine inquiétude au sujet de l’effet à long terme des politiques américaines, dans la foulée de la poussée de croissance à court terme.
Le gouvernement américain augmente ses dépenses alors qu’il se trouve au sommet d’un cycle économique, a-t-il précisé, même s’il réduit les impôts, et alors qu’il est prévu que le déficit va gonfler. Cela pourrait accroître les risques d’inflation, accélérer le recours à une hausse des taux d’intérêt, alourdir les hypothèques, et ultimement accroître le déficit commercial, qui est pourtant à la source de tensions commerciales.
Mais à court terme, les analystes s’entendent pour dire que les États-Unis sont promis à une bonne année économique.
Brett House a attribué l’amélioration des perspectives américaines aux réductions d’impôts mises en place par le gouvernement fédéral, à un programme de dépenses de 300 G$ US et à la possibilité de voir un projet de loi prévoyant des dépenses additionnelles ou des projets d’infrastructure.
L’économiste a aussi estimé que le léger ralentissement de la croissance au Canada n’était pas étonnant. Selon lui, l’année 2017 a été une année de succès unique, pendant laquelle la croissance a été stimulée par les nouvelles allocations canadiennes pour enfants et le rebond du cours du pétrole.
L’incertitude commerciale, la hausse des taux d’intérêt et les mesures visant à refroidir les marchés immobiliers de Vancouver et Toronto ont aussi contribué au recul de la prévision de croissance du Canada, a-t-il affirmé.
« Les choses se maintiennent à de solides niveaux en 2018, a-t-il observé. Mais quand nous sommes déjà à un tel niveau, croître à un taux de près de trois pour cent, comme nous l’avons fait l’an dernier, est difficile. »