Vers 7h15, un dollar canadien s’échange pour 89,61 cents américains, en baisse de 0,62%. Notre monnaie est la pire devise parmi les principales monnaies du monde sur les périodes de un et six mois, selon Bloomberg.
Cette nouvelle baisse survient après que le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, ait admis que les taux d’intérêt demeureraient bas pour encore deux ans, en raison de la faible inflation au pays.
M. Poloz, ancien dirigeant d’Exportation et développement Canada (EDC), a mentionné mercredi que la vigueur du huard heurtait les exportateurs du pays. Malgré le récent repli de la devise et l’embellie de l’économie américaine, la reprise des exportations canadiennes non reliées aux matières premières se fait toujours attendre
Dans une note intitulée un nouveau tour de vis pour le huard, Douglas Porter, économiste en chef de BMO, met en relief les commentaires de la Banque du Canada à propos de la devise.
«Il va s’en dire que la Banque accueille l’affaiblissement du dollar canadien à bras ouverts, notamment parce que cela réduit la pression d’abaisser les taux d’intérêt. Une devise plus faible aura éventuellement pour effet de stimuler un peu l’inflation au pays», écrit M. Porter.
Par ailleurs, un autre nouvelle a contribué à affaiblir le dollar jeudi. La production manufacturière en Chine s’est contractée en janvier pour la première fois depuis six mois, selon un indicateur provisoire publié jeudi par la Banque HSBC. Cela vient confirmer le ralentissement de la deuxième économie mondiale et important acheteurs de matières premières canadiennes.
Les spéculateurs et fonds de couverture ont récemment parié comme jamais dans l’histoire sur l’affaiblissement du dollar canadien, à la suite de données économiques décevantes.
Outre le marché de l’emploi, qui a connu une fin d’année difficile, le pays a affiché un déficit commercial neuf fois plus élevé que prévu.
Malgré la récente baisse du huard, la devise serait encore 11% plus élevée que sa juste valeur, selon l’indice de parité de pouvoir d’achat de l’OCDE.