Malgré de récentes données économiques décevantes au pays, la devise canadienne regagne la faveur des cambistes en raison de la vigueur des prix du pétrole et de meilleures nouvelles en provenance de Chine, principal consommateur de matières premières du monde.
Deux indicateurs dévoilés hier en Chine montrent en effet une meilleure forme de la deuxième économie mondiale. L’indice PMI des directeurs d’achat de Chine a atteint 51 le mois dernier, au plus haut depuis décembre, contre 50,8 en mai.
Et l’indice PMI calculé par la Banque HSBC, également dévoilé mardi, s’est établi à 50,7 pour juin, à son plus haut depuis sept mois.
Le huard pourrait continuer de grignoter encore un peu de valeur face à sa contrepartie américaine, croit Camilla Sutton, stratège en chef des devises pour la Banque Scotia.
Or, la devise à un tel niveau doit rendre les exportateurs et la Banque du Canada très inconfortables, a-t-elle dit au Globe & Mail.
Le grand patron de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a souvent indiqué dans ses récentes communications que la valeur du huard représentait un obstacle aux exportations, et, par ricochet, à la reprise de l’économie du pays. Citigroup a récemment affirmé que M. Poloz était le plus influent dirigeant de banque centrale du monde sur le marché des changes.
Mme Sutton croit que la Banque du Canada mettra en relief le risque d’une devise trop forte lors du dévoilement de sa politique monétaire prévu le 16 juillet.
La remontée du huard pourrait en partie être liée au fait que des spéculateurs qui avaient vendu à découvert la devise ont été forcés de racheter des dollars canadiens pour se couvrir.
Cette remontée rapide pourrait néanmoins être de courte durée si on se fie à certains observateurs. La semaine dernière, George Davis, chef de l’analyse technique de la Banque Royale, a indiqué que le huard devrait subir une correction, car il se négocie selon certains indicateurs techniques au niveau le plus surévalué depuis mai 2006.