« Le marché haussier aux États-Unis est loin d’être fini, dit Emory Sanders. L’économie américaine est un navire stable en eaux tumultueuses, et les principaux indices boursiers américains devraient être capables de produire un rendement total de 8 à 10 % au cours des 12 prochains mois », ajoute-t-il.
Il est improbable, argumente-t-il, que le marché boursier américain soit négativement affecté par une augmentation des taux par la Réserve fédérale américaine, parce qu’une hausse des taux serait l’indication d’une économie américaine plus solide. « On s’attend à ce que la Fed augmente les taux d’ici la fin de l’année, mais cette hausse sera plutôt minime. »
Emory Sanders, co-responsable de l’équipe des actions axées sur la valeur, située à Boston, fait remarquer que le marché boursier américain s’est montré plutôt léthargique depuis le début de l’année. Durant les premiers huit mois de l’année, jusqu’à la fin août, deux principaux indices américains – le S&P 500 et le Russell 3000 (qui représentent environ 98 % des actions investissables du marché boursier américain) – ont produit des rendements totaux de -2,9 % et de -2,6 % respectivement.
Pour ce qui est de l’Indice Russell 3000, Emory Sanders dit que les deux pires secteurs au cours des premiers huit mois de l’année ont été ceux de l’énergie et des matériaux. Le premier (qui représente à l’heure actuelle 7,2 % de cet indice) a produit un rendement total de -15,9 % au cours de la période, alors que le second (3,5 % de l’indice à l’heure actuelle) a produit un rendement total de -10,2 %.
À l’autre extrémité de l’univers, les deux secteurs les plus performants au cours des huit premiers mois de l’année ont été ceux de la santé et des biens de consommation discrétionnaire, dit Emory Sanders. Le secteur des soins de la santé (14,7 % de l’indice à l’heure actuelle) a produit un rendement total de 5,4 %, et celui des biens de consommation discrétionnaire (13,1 % de l’indice) a généré un rendement de 3,2 %.
En général, argumente Emory Sanders, l’Indice S&P 500 et l’Indice Russell 3000 représentent toujours une valeur raisonnable, « puisqu’ils se négocient près de leurs évaluations historiques moyennes ». Cette évaluation est basée sur un multiple cours/bénéfices utilisant des estimations des bénéfices prévisionnels, « qui indiquent une croissance du ratio cours/bénéfices ». Au dernier décompte, l’Indice S&P 500 se négociait à 14,8 fois les estimations des bénéfices prévisionnels et le Russell 3000 à 15,4 fois.
À Gestion d’actifs Manuvie, Emory Sanders est gestionnaire principal du Fonds d’actions américaines toutes capitalisations Manuvie et du Fonds d’actions américaines à grande capitalisation Manuvie. Le cogestionnaire de ces fonds, et de leurs versions Société, est Walter McCormick.
L’équipe en charge des actions américaines axées sur la valeur se concentre sur les compagnies financièrement solides avec des avantages concurrentiels distincts qui se négocient à des évaluations bien inférieures à l’estimation de leur valeur intrinsèque. « Cela offre à la fois une bonne protection à la baisse et des bons rendements potentiels », dit Emory Sanders.
Le Fonds d’actions américaines toutes capitalisations Manuvie, qui détient quelque 50 noms, est évalué par rapport à l’Indice Russell 3000. Au dernier examen, le fonds détenait 30,2 % dans les actions des biens de consommation discrétionnaire, 28 % dans les services financiers, 18,3 % dans la technologie de l’information et 9,5 % dans les actions industrielles, pour un total de 86 % du portefeuille.
« Cela reflète les secteurs où nous continuons de trouver de la valeur », dit Emory Sanders. Le portefeuille investissait 5,9 % dans le secteur de l’énergie et 3,1 % dans celui des matériaux, soit deux secteurs sous-pondérés. Les soins de la santé constituaient 5,4 %, ce qui représente une sous-pondération importante. « Nous considérons que le secteur des soins de la santé continue à être un secteur cher. »
Emory Sanders et son équipe ont « augmenté les avoirs dans les valeurs industrielles du fonds ». L’accent a été mis sur les actions qui « ont chuté, en partie à cause de la participation des compagnies au secteur volatil de l’énergie». Deux exemples sont United Rentals et Regal Beloit.
United Rentals est une firme détenant des filiales en propriété exclusive qui fournissent des produits et des services comprenant la location d’équipement, les ventes de nouvel équipement et d’équipement de location, et de fournitures aux contracteurs. « Elle offre environ 3 300 catégories d’équipement à une vaste gamme de clients — y compris le secteur énergétique », dit-il. United Rentals exerce ses activités aux États-Unis et au Canada. L’action, dit Emory Sanders, se négocie à sept fois les estimations de son bénéfice par action prévisionnel, alors que son multiple cours/bénéfices historique moyen est de dix fois son bénéfice prévisionnel.
Regal Beloit est un fabricant mondial de moteurs et systèmes de commandes électriques, de générateurs et systèmes de commandes électriques, ainsi que de dispositifs mécaniques de contrôle de mouvement. Ses produits électriques comprennent des moteurs utilisés par des systèmes de chauffage, de ventilation et d’air climatisé, commerciaux et résidentiels. Ses dispositifs de contrôle mécaniques comprennent les systèmes de vitesse, les boîtes de vitesse et les transmissions automobiles. « Regal Beloit suivra le sort du secteur de l’énergie », dit Emory Sanders. L’action a chuté brusquement en 2015 et se négocie maintenant à environ 10 fois les estimations des bénéfices prévisionnels contre sa moyenne historique de 13 fois, dit-il.
Le secteur des services financiers américains est généralement « bon marché », dit Emory Sanders. Ce dernier et son équipe ont ajouté des compagnies de gestion d’actifs « car ces actions sont maintenant sous pression en raison de la faiblesse des marchés boursiers ».
Un nouveau nom du secteur des services financiers dans le Fonds d’actions américaines toutes capitalisations Manuvie est BlackRock, qui en tant que plus grand gestionnaire de placements au monde, profite d’économies d’échelles. Morgan Stanley continue à faire partie des 10 principaux avoirs du fonds. La compagnie est « en train de se départir de ses activités de négociation d’obligations et se concentre sur la croissance de ses activités de gestion du patrimoine », dit Emory Sanders.
Le plus gros avoir du secteur des services financiers en portefeuille est Bank of America. Cette banque bénéficiera de l’augmentation des taux d’intérêt américains, dit Emory Sanders. « Les marges nettes d’intérêt – l’écart entre les taux de dépôt et les taux de prêts – s’élargit au fur et à mesure que les taux augmentent. » L’action se négocie à 10 fois un consensus prévisionnel de ses bénéfices par action, « mais notre estimation des bénéfices résulte en un ratio cours/bénéfices de huit fois. »
Dans le secteur de la technologie, Emory Sanders et Walter McCormick ont ajouté de nouveau Apple dans ce fonds. « L’action a reculé, et nous y avons vu une occasion d’investir dans Apple pour ce fonds », dit Emory Sanders. L’action se négocie à l’heure actuelle à 12 fois les estimations des bénéfices prévisionnels par action, ce qui est un multiple cours/bénéfices inférieur à celui du marché, dit M. Sanders. « Cette énorme compagnie à grande capitalisation a connu du succès avec son téléphone iPhone. »
L’équipe Manuvie n’a que légèrement augmenté sa participation aux biens de consommation discrétionnaire dans le fonds, note Emory Sanders. Un avoir important est Ralph Lauren, qui conçoit, commercialise et distribue une vaste gamme de produits haut de gamme, notamment des vêtements, accessoires et produits pour la maison. « Cette compagnie d’envergure mondiale est en cours de restructuration. Elle est en train de mettre en œuvre un nouveau système de gestion d’inventaires et d’ouvrir plusieurs nouveaux magasins dans le monde », dit Emory Sanders.
L’équipe a liquidé sa participation dans AMN Healthcare Services. La compagnie fournit des conseils et des services au personnel de multiples établissements de soins de santé. « L’action s’est bien comportée et elle a atteint notre prix cible », note Emory Sanders.