Le nombre de propriétés vendues au Québec a augmenté en juillet, malgré la hausse des taux d’intérêt qui rend les paiements hypothécaires plus onéreux.
« Ce qu’on voit au mois de juillet, c’est contre-intuitif, constate Charles Brant, directeur du Service de l’analyse de marché de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), en entrevue. Malgré la hausse des taux du mois de juillet, on observe un retour d’activités assez sensible à Montréal, tout comme à Québec. »
En rehaussant le taux directeur en juin et en juillet après une pause, la Banque du Canada a envoyé le message aux acheteurs que les taux d’intérêt pourraient rester élevés encore un certain temps. « Ça a fait en sorte que certains acheteurs se sont décidés à revenir sur le marché, de ne plus attendre. »
L’activité accrue survient « malgré les hausses récentes des taux d’intérêt », abonde Darren King, économiste de la Banque Nationale. « Il faut toutefois noter que le marché immobilier de Montréal avait connu une reprise moins importante que les autres grandes villes canadiennes depuis le début de l’année, ce qui pourrait expliquer en partie ce rattrapage. »
Il y a eu 6474 transactions accompagnées d’un courtier sur le marché immobilier résidentiel québécois en juillet, selon les données de l’APCIQ. Il s’agit d’une augmentation de 2 % par rapport à la même période l’an dernier.
Le cumul pour les sept premiers mois de l’année demeure tout de même en territoire négatif, soit en retrait de 18 %.
À travers le Québec, le prix médian d’une unifamiliale demeure relativement stable avec une augmentation de 1 % par rapport à l’an dernier à 421 000 $.
La situation varie d’un marché à l’autre, mais Charles Brant constate que le marché immobilier demeure à l’avantage des vendeurs qui réussissent à obtenir leur prix. « Les propriétés existantes et de qualité, elles se vendent très facilement. »
Une reprise sur l’île de Montréal
Sur l’île de Montréal, le nombre de transactions a bondi de 12 %, avec une progression pour les unifamiliales, les plex et les copropriétés. Le prix médian d’une unifamiliale s’apprécie de 6 % à 750 000 $ tandis que le prix des plex corrige de 5 % à 765 000 $.
L’immigration fait partie des facteurs qui soutiennent le marché montréalais, ajoute Charles Brant. « Depuis 2022, on a quasiment eu le même nombre de résidents permanents au Québec que ce qu’on avait eu durant les trois années qui précédaient la pandémie. (…) Outre le fait qu’ils mettent une pression sur le marché de l’habitation en général (incluant la location), ce sont des gens qui peuvent se qualifier pour acheter une propriété. »
Le marché est plus tempéré dans les banlieues. Le nombre de transactions diminue de 13 % sur la Rive-Nord. La diminution est de 2 % sur la Rive-Sud. Vaudreuil-Soulanges et Laval enregistrent une progression de 3 % et 5 %, respectivement. Saint-Jean-sur-Richelieu fait figure d’exception avec une hausse de 23 %.
Un marché actif à Québec
Dans la région métropolitaine de Québec, le nombre de transactions a augmenté de 19 %, toujours par rapport à l’an dernier. Les prix demeurent relativement stables pour les copropriétés, les unifamiliales et les plex.
Par exemple, la valeur médiane d’une unifamiliale dans la région est de 350 000 $, identique à l’an dernier. Cette relative accalmie des prix semble attirer des acheteurs provenant d’autres régions, croit Charles Brant. « Ainsi, ces niveaux de prix avantageux contribuent à drainer un bassin d’acheteurs potentiels toujours plus important en provenant de l’extérieur de la Capitale-Nationale. »
Comme à Montréal, il souligne que Québec attire une importante part des immigrants qui s’établissent dans une autre région que Montréal. « Cette tendance s’est fortement accentuée en 2022 et se traduit inévitablement par une activité robuste sur le marché de la revente, notamment dans les secteurs les plus accessibles comme celui de la Rive-Sud de Québec. »