«Nous devrons vivre dans un monde turbulent pour encore plusieurs années», a-t-il déclaré ce lundi midi devant un auditoire d’investisseurs lors d’une allocution devant le Cercle canadien de Montréal.
PSP est le quatrième gestionnaire de portefeuille au Canada avec un actif sous gestion de 115 milliards de dollars. Il investit pour les régimes de la fonction publique fédérale, l’armée canadienne et la Gendarmerie royale du Canada. En 2015, PSP a réalisé un rendement de 14,5%.
À l’instar du gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, ou de l’Institut C.D. Howe, le président et chef de la direction de PSP estime que des rendements faibles et des taux d’intérêt très bas «seront la norme à moyen et à long terme».
Et pour illustrer son propos, il a donné l’exemple du rendement réel sur les obligations de 10 ans du gouvernement du Canada.
En avril 1996, ces titres procuraient un rendement de 6,3%. Aujourd’hui, un investisseur peut seulement en tirer un rendement de 0,5%.
Un environnement qui représente tout un défi pour un PSP, qui s’est fixé à long terme une cible de rendement de 4,1% pour son portefeuille global. «Vous pouvez voir que nous avons un vrai défi», souligne André Bourbonnais.
Et pour générer des rendements, PSP investit de plus en plus dans les marchés privés, ce qui inclut les placements immobiliers, les placements privés, les placements en infrastructures et les placements dans les énergies renouvelables.
Les marchés émergents sont aussi sur l’écran radar de PSP, malgré les difficultés qu’ils éprouvent, au premier chef la Chine.
L’investisseur institutionnel ouvrira d’ailleurs un bureau en Asie en 2017. Mais pour l’instant, la société n’a pas fait son choix du pays où elle prendra pied. Elle a déjà des bureaux à New York et à Londres.
Les stratégies de PSP
Que ce soit dans les pays développés ou émergents, PSP fait face au même défi: comment capturer la valeur de façon soutenue dans un marché turbulent, et comment le faire de façon innovatrice?
PSP déploiera plusieurs stratégies pour y arriver.
La société développera et approfondira d’abord ses relations avec des partenaires d’affaires qui détiennent des expertises complémentaires aux siennes.
PSP continuera aussi de s’associer à des opérateurs qui ont l’expérience et l’expertise pour créer de la valeur.
Par exemple, pour profiter des occasions d’investissement dans le secteur agricole aux États-Unis, l’investisseur détient conjointement avec Teachers’ un fonds de placement immobilier appelé US Farm Trust.
La plateforme AviAlliance est un autre exemple. PSP possède à part entière cette société allemande spécialisée dans la gestion aéroportuaire. AviAlliance détient des participations importantes dans cinq aéroports d’Europe, dont celui d’Hambourg.
Selon André Bourbonnais, cette stratégie est porteuse pour PSP, qui n’a pas d’expérience en matière d’agriculture ou de gestion aéroportuaire.
«Nous avons accès à leur expertise et à leur savoir-faire afin d’identifier les projets et les actifs créateurs de valeurs, que nous sommes ensuite en mesure de capturer», dit-il.
Enfin, le recrutement et la rétention de talents seront aussi un facteur important dans la stratégie de PSP.