Une augmentation modérée de l’inflation serait plutôt bonne pour l’économie canadienne et pour l’industrie bancaire en général, estime Louis Vachon, le président et chef de la direction de la Banque Nationale du Canada.
Louis Vachon a fait ce commentaire vendredi en réponse à un analyste financier qui l’interrogeait lors d’une conférence téléphonique sur les opportunités et les risques d’une augmentation des prix à la consommation pour l’institution financière.
« Un peu plus d’inflation dans le système, comme prêteur, n’est pas une mauvaise chose, a poursuivi en anglais le grand patron. Des taux d’intérêt nominaux légèrement plus élevés ne sont pas une mauvaise chose. Des prévisions d’inflation plus élevée, au moins au début, nous donneraient un rendement supérieur. »
Lorsque les taux d’intérêt augmentent, les banques peuvent investir les dépôts de différentes sources à un taux plus élevé, ce qui peut augmenter leur marge bénéficiaire.
« Une augmentation des taux d’intérêt sera positive pour nos revenus nets d’intérêts », a plus tard renchéri Jean Dagenais, le premier vice-président aux finances.
Une augmentation importante de l’inflation qui amènerait une hausse importante des taux d’intérêt entraînerait cependant « d’autres conséquences », a noté Louis Vachon, ajoutant du même souffle que « pour le moment, nous croyons que c’est un scénario peu probable ».
Quoi qu’il en soit, la banque montréalaise prévoit que les pressions inflationnistes entraîneront à court terme de la volatilité, mais assure être prête à y faire face.
Louis Vachon a aussi dit surveiller les « complications » qui pourraient survenir dans le contexte pandémique, plus spécifiquement l’arrivée d’un variant qui jouerait les trouble-fête et nuirait à la croissance de la banque.
Profit de 801 M$
À l’instar des autres grandes banques canadiennes, la Banque Nationale déclarait vendredi un profit en forte hausse au deuxième trimestre de l’exercice 2021.
Le bénéfice net de l’institution financière a plus que doublé, passant de 379 millions de dollars (M$) à 801 M$. Le résultat dilué par action a progressé de 1,01 $ à 2,25 $ pendant la même période.
L’institution explique ces croissances par la hausse du revenu total de la plupart des secteurs d’exploitation ainsi que par une réduction significative des dotations aux pertes de crédit au deuxième trimestre de 2021.
En effet, d’importantes dotations avaient été enregistrées au deuxième trimestre de 2020 à la suite de la détérioration des perspectives économiques causée par la pandémie de COVID-19.
Le résultat avant dotations aux pertes de crédit et charge d’impôts a atteint 1,039 G$ au deuxième trimestre de 2021, comparativement à 915 M$ un an plus tôt, une hausse de 14 %.
Louis Vachon estime que l’environnement économique s’améliore et qu’il est plus propice à la croissance des activités, ce qui a permis à la Banque Nationale de poursuivre sur sa lancée du premier trimestre.
En marge de la publication de ses plus récents résultats financiers, la Banque Nationale annonce que son conseil d’administration a déclaré des dividendes, notamment un de 0,71 $ par action ordinaire, payable le 1er août aux actionnaires inscrits le 28 juin dernier.