Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, exhorte la Banque du Canada à ne plus hausser les taux d’intérêt, affirmant que les gens « souffrent » déjà et qu’une autre hausse le mois prochain pourrait aggraver l’inflation, au lieu de la réduire.
Dans une lettre adressée jeudi au gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, David Eby lui demande de considérer « l’impact humain » de ces mesures anti-inflationnistes.
La Banque du Canada, un organisme indépendant, devrait prendre une décision sur les taux d’intérêt mercredi prochain.
David Eby plaide que son rôle en tant que premier ministre est de défendre les intérêts des citoyens de la Colombie-Britannique et de veiller à ce que leurs voix soient entendues lorsque des décisions qui les touchent sont prises. Et il soutient que les citoyens de la Colombie-Britannique souffrent déjà suffisamment.
Le premier ministre rappelle dans sa lettre que la banque centrale a augmenté son taux directeur à dix reprises depuis 18 mois, et que le taux d’intérêt actuel est de 5,0 %, du jamais vu depuis 22 ans.
David Eby rappelle aussi que selon une mise à jour de Statistique Canada, le mois dernier, ce sont les taux hypothécaires qui constituent le principal facteur de l’inflation au Canada. Il estime plus vraisemblable qu’improbable qu’une hausse des taux en septembre entraîne à nouveau une hausse des taux hypothécaires, « provoquant directement une nouvelle inflation ».
Sean Gordon, consultant en relation avec les médias à la Banque du Canada, a écrit dans un courriel que la banque centrale n’avait aucun commentaire à faire sur la lettre du premier ministre Eby, puisque les administrateurs sont actuellement dans la période de restriction des communications avant la prochaine décision sur les taux d’intérêt.
La Banque du Canada annonce sa décision clé huit fois par année. Au cours de la semaine précédant cette annonce, les membres du Conseil de direction observent une « période de restriction des communications, afin d’éviter de susciter inutilement des spéculations sur les mesures de politique monétaire », indique le site internet de la banque centrale.
David Eby a également écrit jeudi au premier ministre Justin Trudeau afin de lui demander une approche ciblée pour lutter contre l’inflation, en mettant l’accent sur l’amélioration du logement et des infrastructures. Il soutient que cette stratégie aura des avantages anti-inflationnistes à long terme tout en favorisant la croissance de l’économie et l’amélioration de la productivité.
« Avant les décisions sur les taux de septembre, je suggère une approche robuste et ciblée axée sur les principaux contributeurs à l’inflation », écrit-il.
Dans sa lettre au gouverneur de la banque centrale, David Eby indique que de nouvelles augmentations « inutiles » des taux constituent une menace non seulement pour les propriétaires qui cherchent à renouveler leur prêt hypothécaire, mais aussi pour les locataires, les étudiants, les personnes âgées, les familles et les petits entrepreneurs qui cherchent à payer leurs factures, au moment où ils commencent à se remettre de la pandémie.