L’ex-politicien considère que le Mouvement Desjardins fait fausse route en se comportant de plus en plus comme une banque, selon ce que rapporte le quotidien Le Soleil. «Assez, c’est assez. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez Desjardins. Il faut que cela cesse», a-t-il dit en entrevue.

M. Michaud affirme que les dirigeants de Desjardins adoptent désormais un discours de banquiers. Or, les caisses populaires avaient pour mission initiale de faire contrepoids aux banques.

Il déplore également la perte de pouvoir des membres de la coopérative, soulignant qu’aujourd’hui, plus personne ne peut contester les dirigeants lors d’une assemblée annuelle.

Yves Michaud met en garde la population face à ce qu’il qualifie d’effritement inquiétant de la philosophie participative chez Desjardins. Il juge aussi effroyable l’augmentation du salaire de la présidente du Mouvement, Monique Leroux, qui a bondi de 1,5 M$ en l’espace de quatre ans.

De l’avis de M. Michaud, un minimum de 50% des profits nets – appelés excédents nets – devrait être distribué aux membres des caisses. La situation est pourtant tout autre. Les ristournes ont chuté de près de 50% depuis cinq ans, tandis que parallèlement, les excédents ont fortement progressé sur la même période.

Pour l’année 2012, Desjardins n’aurait redonné à ses membres que 19% de ses excédents nets.

M. Michaud voit d’un mauvais oeil cette baisse importante dans la redistribution des profits et parle d’un détournement de la mission qui va contre l’esprit du mouvement coopératif.

Un changement de philosophie au sein de la haute direction s’est opéré ces dernière années, déplore-t-il.

Avec La Presse Canadienne