Le sceau d'approbation de la Fed sur le rallye boursier
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Et c’est dans moins de deux semaines, soit au sortir du sa réunion du 15 mars, que nous saurons si la Fed apposera son sceau en haussant les taux d’intérêt.

Pourquoi une hausse de taux viendrait-elle supporter la hausse des marchés boursiers? «Parce qu’elle confirmerait que la croissance économique s’accélère et que les programmes d’investissement en infrastructures et les baisses d’impôts promis par l’administration Trump viendront accentuer la chose», répond Ismaël Chiadmi, Vice-président principal, Gestionnaire, risque et produits quantitatifs chez Montrusco Bolton.

En haussant les taux d’intérêt le 15 mars, la Fed indiquerait que la santé économique américaine est telle qu’elle doit s’assurer dès maintenant de contrôler l’inflation qui se pointera forcément avec l’embellie économique, ajoute M. Chiadmi.

Nombreux étaient les stratèges qui prédisaient que les marchés boursiers allaient connaître beaucoup de volatilité si Donald Trump remportait l’élection présidentielle. Mais depuis le 8 novembre, la réalité est bien différente. Les indices boursiers américains ont réalisé depuis trois mois une poussée spectaculaire, sans jamais se retourner.

La réaction des marchés à la suite du discours du président devant le Congrès mardi n’a fait que confirmer cette solide tendance. Une attitude sobre du président qu’on ne lui connaissait pas et un simple rappel sans fournir plus d’explications des investissements et des mesures fiscales à venir ont suffi pour faire bondir les indices boursiers américains de 1,5 % dès le lendemain.

Cette hausse additionnelle est d’autant plus impressionnante qu’elle se produit alors que les marchés se trouvaient déjà dans un état de sur-achat élevé. L’indice de force relative (RSI), un des outils les plus utilisés par les analystes techniques pour mesurer cet état, excédait depuis plus de 2 semaines le niveau de 70, ce qui indiquait que les marchés étaient sur-achetés et qu’ils risquaient d’entrer en période de correction au moindre signal. Tel ne fut pas le cas.

Gare à la complaisance

Mais ceci nous ramène rapidement au thème de la complaisance. «La situation économique mondiale s’améliore bien sûr, mais attention car si Trump est un peu du bonbon pour les marchés boursiers présentement, une partie de tout ça n’est que du vent», estime François Dupuis, économiste en chef au Mouvement Desjardins.

Comme Michael Sabia, président de la Caisse de dépôt et placement du Québec, le disait lors de la présentation des résultats de l’organisme la semaine dernière, François Dupuis croit également que les participants aux marchés sont un peu complaisants. «Ils semblent croire que tout ce qu’ils entendent quant au programme économique du nouveau président va se réaliser. Mais la réalité pourrait être bien différente», dit-il.

Une hausse de taux d’intérêt par le Fed le 15 mars pourrait effectivement être bien reçue par les investisseurs, croit l’économiste. Mais qu’arrivera-t-il lors des 2 ou 3 autres hausses qui suivront plus tard dans l’année, demande-t-il. «À court terme, il y a beaucoup de momentum, mais à moyen terme, on peut voir de nombreuses zones grises», dit-il.

L’histoire démontre que la complaisance sur les marchés boursiers est généralement annonciatrice de recul important. Marc Faber, éditeur de la lettre financière The Gloom, Boom and Doom Report, croit que le marché boursier est actuellement vulnérable à une chute importante qui pourrait s’amorcer à tout moment. «Très simplement, le marché commence à faiblir. Cela attire des vendeurs. Et soudain cela devient une avalanche», dit-il en entrevue à CNBC.