À la lumière des résultats des producteurs canadiens publiés ces derniers jours, force est de constater que le contexte s’est considérablement détérioré. Conséquence: ces entreprises doivent réaliser d’importantes restructurations et diminuer leurs ambitions de croissance.

Jeudi, la minière de Vancouver Teck Resources a affiché une baisse marquée de ses revenus et de ses bénéfices au deuxième trimestre, tandis que la demande pour ses produits comme le cuivre a considérablement diminué en Chine, deuxième économie du monde et principal consommateur de métaux de base.

«Teck continue de s’adapter aux conditions actuelles du marché», a dit le PDG de la minière. «Nous continuons de réduire nos coûts et avons relevé nos cibles de réduction de nos dépenses.»

Potash Corp, plus important producteur de potasse du monde, a réduit ses prévisions de profit pour l’exercice en raison de la faiblesse des prix des fertilisants. Là aussi, la diminution de la demande en Asie est en cause.

Le géant aurifère Goldcorp a pour sa part dévoilé une lourde perte de 1,93G$ US. La société a été forcée d’inscrire une importante charge, la faiblesse des prix des métaux ayant entraîné une baisse de valeur de sa mine Penasquito au Mexique. À lire: Goldcorp encaisse une lourde perte à cause d’une mine au Mexique.

Agnico-Eagle Mines, une société aurifère active au Québec, a pour sa part affiché une perte de 0,03$ par action au premier trimestre, une performance inférieure aux prévisions.

La société prévoit réduire l’exploration et ses dépenses en capital dans la deuxième moitié de l’année et en 2014.

Les yeux rivés sur la Chine

La chute du prix de l’or et la baisse de la demande a des effets dévastateurs pour les producteurs.

Selon le Globe & Mail, les sociétés aurifères ont inscrit à leurs livres des pertes de valeur de 13G$ US au cours des deux derniers mois tandis que le prix de l’or a chuté de près de 40% entre son sommet de 2011 et son récent creux. Il a depuis regagné une partie de ses pertes, mais il est loin de son sommet des dernières années.

Tous les yeux sont rivés sur la Chine. Les investisseurs sont devenus très pessimistes à propos de la demande pour les métaux de base en Chine en raison du ralentissement de la deuxième économie du monde à un rythme de 7,5% au deuxième trimestre. Lisez: Chine: recul inattendu des exportations

Reste à voir si les mesures annoncées par les autorités du pays pour stimuler l’économie, dont une réduction d’impôts offerte aux petites entreprises, relanceront la demande pour les matières premières dans la deuxième moitié de 2013.

Et ainsi donner raison à des spécialistes comme Neil Gregson, pour qui l’urbanisation des pays émergents alimentera la demande pour les matières premières jusqu’en… 2030.