Le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage tant au Canada qu’au Québec en mars, selon Statistique Canada, alors qu’il s’est établi à 6,1 % à l’échelle nationale et à 5,0 % au Québec dans un contexte où plus de personnes sont à la recherche d’un emploi.
Selon l’agence fédérale, l’emploi a peu varié en mars au pays, alors qu’il s’est perdu 2200 emplois. L’augmentation mensuelle du taux de chômage a été attribuable à une hausse de 60 000 du nombre de personnes à la recherche de travail ou mises à pied temporairement.
En février, le taux de chômage avait été de 5,8 %, ce qui fait en sorte que la hausse à 6,1 % en mars représente la plus importante augmentation mensuelle depuis l’été 2022.
La hausse du taux de chômage intervient alors que les taux d’intérêt élevés pèsent sur l’économie et que la forte croissance démographique continue d’ajouter à l’offre de main-d’œuvre.
Les pertes d’emplois en mars au Canada ont surtout eu lieu dans les secteurs des services d’hébergement et de restauration (-27 000), du commerce de gros et de détail (-23 000), ainsi que des services professionnels, scientifiques et techniques (-20 000).
À l’opposé, des gains d’emplois ont été observés dans quatre secteurs, notamment dans les soins de santé et l’assistance sociale (+40 000).
Les jeunes ressentent particulièrement le froid sur le marché du travail. L’emploi chez les 15 à 24 ans a diminué de 28 000 en mars et le taux de chômage a augmenté à 12,6 % pour ce groupe d’âge. Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis septembre 2016 si l’on exclut les années 2020 et 2021, pendant la pandémie.
Le nombre total de personnes au chômage s’élevait à 1,3 million le mois dernier à l’échelle nationale, soit une augmentation de près de 250 000 par rapport à l’année dernière.
Malgré la détérioration des conditions du marché du travail, les salaires ont continué de croître rapidement, le salaire horaire moyen augmentant de 5,1 % d’une année à l’autre.
Au Québec, après avoir peu varié pendant cinq mois consécutifs, l’emploi a diminué de 18 000 en mars.
Près des deux tiers de la baisse de l’emploi au Québec ont été enregistrés chez les jeunes (-11 000), a observé Statistique Canada.
À Montréal, le taux de chômage est resté stable à 5,7 %, tandis qu’il est passé de 2,9 % en février à 3,1 % le mois dernier à Québec.
Le rapport sur l’emploi est la dernière donnée économique majeure que la Banque du Canada doit prendre en compte avant sa prochaine décision sur les taux d’intérêt, prévue mercredi prochain.
Les investisseurs attendront avec impatience des indications de la banque centrale sur le moment où elle envisage de commencer à baisser son taux d’intérêt directeur, qui se situe actuellement à 5 %.
Les économistes s’attendent largement à ce que la Banque du Canada procède à la première réduction des taux en juin ou juillet.