La hausse des taux directeurs aux États-Unis devrait être ainsi plus rapide qu’au Canada, mais elle sera limitée, selon les scénarios des taux d’intérêt de Desjardins, études économiques.
La divergence entre les politiques monétaires des États-Unis et du Canada sera «limitée par les pressions inflationnistes qu’elle entraînerait au Canada par l’intermédiaire d’un huard plus faible», écrit Mathieu D’Anjou, économiste principal chez Desjardins, dans son étude économique.
Depuis le début de l’année 2018, la Fed et la BdC ont toutes deux poursuivi leur resserrement graduel. Les prévisions économiques américaines ont été revues à la hausse et signalent davantage de hausses de taux alors que la banque centrale canadienne veut faire preuve de plus de patience.
Si le scénario élaboré par les études économiques de Desjardins voit le jour et que la Fed augmente ses taux plus rapidement que la BdC, comme le laisse présager leurs discours divergents, l’écart entre les deux taux directeurs serait de 100 points de base d’ici la fin de 2019. Un tel écart entraînerait d’importantes pressions baissières sur le huard.
Cependant, Desjardins n’envisage pas réellement ce scénario. Ses économistes croient que la BdC ne serait pas à l’aise avec cette chute marquée du huard et les pressions inflationnistes qui en découleraient et changerait sa politique monétaire. La Fed pourrait également se montrer hésitante à être seule à envisager un resserrement plus rapide de sa politique monétaire alors que les signes indiquent que les autres banques centrales comptent demeurer prudentes.
Pour que les politiques monétaires nord-américaines divergent autant en 2018, il faudrait «qu’un choc majeur frappe l’économie canadienne ou que des pressions inflationnistes beaucoup plus fortes apparaissent aux États-Unis», selon l’étude économique de Desjardins.