Alors que 57 % des employés estiment que le télétravail survivra à la pandémie, une majorité d’entreprises canadiennes (54 %) adoptent le modèle de travail hybride, rapporte une enquête de Mercer Canada, reprise par Avantages.
L’enquête montre d’ailleurs que ce mode de vie est loin de déplaire aux employés. Ainsi 67 % disent préférer travailler depuis chez eux et, présentement, 77 % des employeurs offrent cette possibilité, alors qu’ils n’étaient que 15 % à le faire avant la COVID-19.
« Les employeurs savent que leurs employés veulent travailler à domicile et comme [les employeurs] peuvent être quelque peu réticents à abandonner leurs bureaux et leur mode de travail traditionnel, beaucoup se sont mis d’accord sur un modèle hybride. Mais si un employé travaille à domicile et qu’il a pris du temps sur ses trajets, cette valeur figure en bonne place sur la liste de ses priorités », rapporte Liz Elliott, chef de marché des produits de carrière pour l’Ouest chez Mercer Canada.
Conscients du manque de main-d’œuvre, les employeurs font leurs possibles pour répondre aux demandes des employés, notamment en matière de flexibilité. Outre le travail hybride, la moitié des employeurs affirment également réévaluer les offres de rémunération et d’avantages sociaux, 61 % veulent s’engager en faveur de la santé et du bien-être et 42 % revoient la planification stratégique des effectifs et évaluent les stratégies de recherche de talents.
Selon les employeurs, l’insatisfaction à l’égard du salaire ou la possibilité d’obtenir plus d’argent ailleurs serait l’un des principaux facteurs de roulement des employés. Parmi les obstacles au recrutement, 59 % citent l’incapacité de trouver les bonnes compétences au bon prix, le manque de demandeurs d’emploi possédant les bonnes qualifications (47 %) et la concurrence accrue de l’étranger (30%).
« De nombreux employeurs ne peuvent pas les garder parce qu’ils partent pour un meilleur salaire. La demande de talents techniques est supérieure à l’offre et les frontières géographiques de l’embauche ont disparu. Nous avons vu des employeurs américains puiser dans les bassins de talents canadiens », constate effectivement Liz Elliott. « Nous avions un environnement de travail où les employeurs avaient le pouvoir sur les heures de travail et le lieu de travail. Ce modèle a été perturbé et il y a un changement de pouvoir dans la demande. Les organisations doivent être très compétitives pour les talents et les employés demandent plus de flexibilité, la possibilité de travailler d’où ils veulent et aux heures qu’ils veulent », conclut-elle.
Un isolement difficile
Toutefois, le télétravail n’est pas bénéfique pour tous les employés. Les membres de la génération Z et de la génération Y déclarent que l’isolement dû au travail à domicile à long terme pèse sur leurs capacités à établir et développer des relations au travail, selon un sondage de Chargifi mené aux États-Unis et au Royaume-Uni, repris par Workpace Insight.
Ainsi, 67 % des employés de 18 à 34 peinent davantage à se faire des amis et à entretenir des relations avec leurs collègues. Un autre 71 % affirment que leurs collègues de travail sont plus distants. En fait, les jeunes travailleurs craignent de se sentir isolés en continuant à travailler à distance.
Ce sentiment semble surtout frapper les plus jeunes. Ainsi, si 81 % des 18 à 34 ans craignent l’isolement, ce pourcentage tombe à 64 % chez les plus de 35 ans. Les employés plus âgés n’ont pas noté d’impact sur leurs relations professionnelles pendant l’année écoulée.
L’étude de Chargifi prévient que le télétravail risque à long terme d’avoir un impact sur la productivité des jeunes travailleurs. En fait, 70 % des sondés craignent de manquer des occasions de socialiser si le télétravail s’impose. Un autre 59 % estiment que cela les amènerait à moins apprécier leur emploi et 63 % que cela risque d’avoir un impact sur leur concentration.