Le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,2 % en juillet, après être resté essentiellement inchangé en juin, a indiqué vendredi Statistique Canada.
Les économistes tablaient en moyenne sur une augmentation de 0,1 % en juillet, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.
Stephen Brown, économiste principal pour le Canada chez Capital Economics, a noté que l’économie d’ensemble était en voie d’enregistrer une croissance annualisée d’environ 2,0 % au deuxième trimestre.
« Ce serait plus fort que le 1,5 % attendu par la Banque du Canada dans son rapport sur la politique monétaire de juillet, et c’est une autre raison de s’attendre à ce que la banque relève ses taux d’intérêt le mois prochain », a écrit M. Brown dans un rapport.
Ces meilleures données que prévu pour le PIB viennent s’ajouter à d’autres signes de pressions croissantes sur les prix, qui rendent également plus probables des hausses de taux d’intérêt. L’inflation annuelle s’est établie à 2,8 % en août, contre 3,0 % en juillet, mais elle se situe toujours dans la partie supérieure de la fourchette cible de 1,0 % à 3,0 % définie par la Banque du Canada.
La banque centrale a maintenu son taux directeur inchangé plus tôt en septembre, mais la plupart des économistes s’attendent à ce qu’elle le relève lors de son annonce du 24 octobre.
Le taux directeur de la Banque du Canada se situe à 1,5 %, après avoir été haussé à quatre reprises depuis le milieu de l’année dernière.
« Dans l’ensemble, l’économie canadienne semble avoir profité d’un élan sous-jacent légèrement meilleur que prévu pendant l’été, et l’impact de la panne de Syncrude n’a pas été aussi important qu’on le craignait », a observé l’économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter.
« Comme nous l’avions constaté à la suite de la forte hausse de l’indice des prix à la consommation de base de la semaine dernière (2,1 % en moyenne), tout est en place pour une hausse des taux en octobre, à moins d’un choc sur le front de l’ALÉNA. »
La Banque du Canada a indiqué qu’elle surveillait de près les discussions au sujet de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et les autres développements en matière de politique commerciale, qui pourraient nuire à l’économie canadienne.
Le gouverneur de la banque, Stephen Poloz, a affirmé que l’incertitude entourant l’ALÉNA avait entraîné une réduction des investissements des entreprises au Canada.
Dans son rapport de vendredi, Statistique Canada a indiqué que les industries productrices de biens avaient progressé de 0,3 % en juillet, tandis que celles produisant des services ont avancé de 0,2 %.
L’agence a souligné que 12 des 20 secteurs avaient progressé, le secteur manufacturier ayant enregistré une croissance de 1,2 % au cours du mois, son meilleur résultat depuis novembre 2017.
Le commerce de gros a augmenté de 1,4 %, tandis que les services de transport et d’entreposage ont progressé de 0,9 %.
Entre-temps, le secteur de la construction a reculé pour la troisième fois en quatre mois, enregistrant une baisse de 0,6 % au cours du mois.