L’économie a crû au rythme annualisé de 2,9 % entre le 1er avril et le 30 juin, après avoir affiché une progression annualisée de 1,4 % pendant les trois premiers mois de 2018, a indiqué l’agence fédérale.
Les économistes s’attendaient à une croissance annualisée de 3,0 % pour le deuxième trimestre, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.
Royce Mendes, économiste principal de la Banque CIBC, a souligné que l’économie avait pris de la vitesse au deuxième trimestre, mais qu’elle n’avait pas d’élan particulièrement marqué en vue du troisième trimestre.
« L’accélération de la croissance ne devrait pas se poursuivre dans la deuxième moitié de l’année », a-t-il affirmé.
M. Mendes s’attendait à ce que la Banque du Canada maintienne son taux d’intérêt directeur lors de sa prochaine annonce à ce sujet, la semaine prochaine, estimant qu’une hausse était plus probable lors de la décision suivante, en octobre.
La banque centrale a augmenté son taux directeur en juillet pour le fixer à 1,5 %.
« Si une entente sur l’ALÉNA se concrétise, ou si au moins les négociations progressent de manière positive, il semble toujours que l’économie justifiera une nouvelle hausse des taux en octobre », a estimé M. Mendes.
Selon Statistique Canada, la forte accélération de la croissance était principalement attribuable à la hausse des exportations, qui ont progressé de 2,9 % au cours du trimestre.
Il s’agit du taux de croissance le plus élevé pour cette catégorie en quatre ans, ce qui était notamment attribuable à une augmentation de 5,6 % des exportations des produits énergétiques.
Les exportations de biens ont augmenté de 6,3 % au deuxième trimestre, stimulées en particulier par les produits pharmaceutiques, tandis que les exportations d’aéronefs, de pièces et de moteurs d’avions ont augmenté de 13,4 %.
Les exportations de services ont diminué de 0,2 %.
Les importations, quant à elles, ont augmenté de 1,6 %, soit plus que leur croissance de 1,0 % du premier trimestre. Statistique Canada a attribué une grande partie de cette croissance à la hausse des importations de produits du pétrole raffiné pour contrebalancer la fermeture prévue de quatre raffineries canadiennes en avril et en mai.
Les dépenses des ménages ont également augmenté, grimpant de 0,6 % au deuxième trimestre, contre une croissance de 0,3 % au cours des trois premiers mois de l’année.
Cette augmentation résultait principalement de la hausse des factures de services publics, y compris l’eau, l’électricité et le gaz naturel, et du fait que les ménages ont dépensé 0,8 % de plus pour des services, notamment des rénovations.
L’investissement dans les logements a rebondi au deuxième trimestre, en hausse de 0,3 % par rapport à la baisse de 2,7 % enregistrée au cours des trois mois précédents. Cependant, les dépenses de transfert de propriété et les nouvelles constructions ont diminué.
Les investissements en capital des entreprises ont été supérieurs de 0,4 %, mais il s’agissait du rythme de croissance le plus faible de ce segment depuis le quatrième trimestre de 2016, ce qui était en grande partie attribuable au ralentissement des achats de machines et d’équipements.