Le produit intérieur brut canadien a reculé de 0,1 % en février, a indiqué mardi Statistique Canada, les industries productrices de biens et les industries productrices de services ayant toutes deux enregistré des baisses.
Cette contraction de l’économie faisait suite à une croissance de 0,3 % en janvier.
Les économistes ne s’attendaient à aucun changement du PIB pour février, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.
« Apparemment, l’économie canadienne a manqué d’amour en février, le PIB ayant enregistré une baisse étonnante alors que les conditions météorologiques défavorables freinaient la production », a écrit Royce Mendes, économiste de la Banque CIBC.
La publication des plus faibles données que prévu pour le mois de février survenait alors que la Banque du Canada a revu à la baisse, la semaine dernière, ses prévisions de croissance économique.
La banque centrale mise désormais sur une croissance annualisée de seulement 0,3 % pour les trois premiers mois de 2019, alors qu’elle prévoyait précédemment une croissance de 0,8 %.
La Banque du Canada s’attend également à une croissance du produit intérieur brut réel de 1,2 % pour l’ensemble de 2019, en baisse par rapport à sa prévision de janvier de 1,7 %.
Selon Statistique Canada, le secteur de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz naturel a reculé de 1,6 %. Cette baisse s’expliquait notamment par un repli de 4,4 % de l’extraction minière et de l’exploitation en carrière et une baisse de 0,6 % de l’extraction de pétrole et de gaz naturel.
Parallèlement, le secteur du transport et de l’entreposage a diminué de 1,6 %, essentiellement en raison d’une baisse de 10,8 % du transport ferroviaire, qui a été touché par les froides températures, de fortes chutes de neige et un déraillement en Colombie-Britannique. Ce dernier incident a entraîné la fermeture d’une importante voie ferrée dans les Rocheuses canadiennes au début du mois, ce qui a nui au secteur.
Cependant, le temps froid a contribué à dynamiser le secteur des services publics, qui a gagné 1,5 % en février. Les températures glaciales ont contribué à accroître la demande de production, de transport et de distribution d’électricité et de distribution de gaz naturel.
« Il semble que nous pourrions être dans une période de lenteur pendant un moment, d’autant plus que les données du secteur du commerce et des transports suggèrent un faible déstockage dans le secteur de l’énergie, malgré les réductions de production », a écrit Brian DePratto, économiste principal à la Banque TD.
« Cela laisse entrevoir un risque de performance inférieure à la normale pour le deuxième trimestre. Toutefois, la bonne nouvelle est que les signaux économiques sous-jacents restent généralement sains, avec une activité de construction qui augmente pour un deuxième mois et quelques signes modestes d’investissement. »