Les dépenses de consommation ont été un pilier essentiel de la vigueur surprenante de l’économie cette année, mais les défis que rencontrent les finances des ménages commencent à se manifester, selon Marchés mondiaux CIBC inc.
Dans un nouveau rapport, les économistes de la banque rappellent que les dépenses de consommation plus élevées que prévu ont poussé la Banque du Canada à revoir à la hausse ses prévisions de PIB cette année. Ce qui a contribué à convaincre la banque centrale du bien-fondé d’un nouveau relèvement des taux d’intérêt en juin.
« Toutefois, avec la reprise de la consommation des services qui stagne à un niveau encore inférieur à sa tendance pré-pandémique, des fissures commencent à apparaître dans le portrait alors que des ménages commencent à accumuler du retard dans le remboursement de certaines de leurs dettes », constate le rapport.
Parmi les premiers signes indiquant que la hausse des taux d’intérêt commence à peser sur les finances des ménages, le rapport note que le nombre de propositions de restructuration des dettes des consommateurs a dépassé son niveau d’avant la pandémie. En outre, la part des prêts non hypothécaires en souffrance a augmenté. Pour la plupart de ces types de prêts, la proportion d’emprunteurs se trouvant en situation de retard de paiement a également dépassé les niveaux d’avant la pandémie.
Alors que les faillites de consommateurs restent historiquement basses, de nombreux prêts hypothécaires n’ont pas encore été renouvelés et l’environnement de taux plus élevés n’est donc pas encore pleinement reflété.
« Le plus grand test pour le renouvellement des prêts hypothécaires aura lieu en 2025 et 2026, lorsque de nombreux prêts hypothécaires contractés pendant la pandémie devront être renouvelés, avance le rapport. Cela ne signifie pas que le reste de l’année 2023 et 2024 ne sera pas synonyme de décisions difficiles pour certains ménages. »
Le rapport évalue qu’environ un tiers des prêts hypothécaires devront être refinancés entre la mi-2023 et la fin de 2024.
« Il est peu probable que les défauts de paiement montent en flèche, étant donné que la grande majorité de ces prêts hypothécaires porteront sur des logements dont la valeur est supérieure à celle de l’achat, de sorte que la vente de la propriété demeure une stratégie de sortie. Si la vente du bien immobilier reste effectivement une mesure à explorer, elle aura pour effet de restreindre davantage le revenu disponible dont disposent les ménages pour effectuer d’autres achats », analyse Marchés mondiaux CIBC.
Par conséquent, les dépenses de consommation devraient connaître une faible croissance dans les mois à venir, « ce qui nous fera frôler la récession », selon le rapport.
« Cela permettra de libérer des marges de manœuvre supplémentaires au sein de l’économie, ce qui entraînera une nouvelle baisse de l’inflation l’année prochaine et permettra de commencer à réduire les taux d’intérêt avant le milieu de l’année 2024 », selon le rapport.