Alors que les sept pays les plus riches du monde se réunissent pour le G7 du 11 au 13 juin à Cornwall, en Angleterre, une analyse d’Oxfam basée sur des recherches de l’Institut Swiss Re montre que les pays vont devoir mettre les bouchées doubles en matière d’environnement.
Selon Oxfam, les changements climatiques auront un impact bien plus lourd que celui de la pandémie sur l’économie. Les pays les plus pauvres sont les plus mal lotis. L’Inde risque de perdre 27 % de son économie et le PIB de la République des Philippines pourrait diminuer de 35 % d’ici 2050.
« La crise climatique dévaste déjà des vies dans les pays les plus pauvres, mais les économies les plus développées du monde ne sont pas à l’abri », a déclaré Danny Sriskandarajah, directeur général d’Oxfam GB, dans un communiqué
Selon les calculs d’Oxfam, les pays riches risquent de perdre 5 000 milliards de dollars par an au cours des trois prochaines décennies en raison des conséquences catastrophiques du changement climatique. Les changements climatiques et leur cortège de conséquences néfastes, à savoir tempêtes, inondations, sécheresses, entraîneront des migrations humaines massives et de lourds dommages matériels, ce qui entraînera à son tour des perturbations commerciales et une baisse de la productivité.
Les pays du G7 pourraient ainsi voir leur PIB diminuer de 8,5 % par an d’ici les 30 prochaines années si les tendances actuelles du changement climatique se poursuivent. En comparaison, la COVID-19, qui a provoqué un chômage généralisé et une chute des dépenses, n’a fait chuter le PIB de ces pays que de 4,2 % en moyenne.
Et contrairement à la pandémie, l’économie ne connaîtra pas de rebond à la suite des dommages causés par les changements climatiques. Au contraire, les chercheurs estiment que les effets économiques vont s’empirer d’année en année.
132 millions de personnes supplémentaires risquent de se retrouver dans une situation d’extrême pauvreté d’ici à 2030 en raison du changement climatique, selon la Banque mondiale.
Oxfam encourage les pays du G7 à renforcer leurs objectifs en matière d’action climatique et à réduire davantage leurs émissions de carbone, d’autant plus que, pour le moment, la plupart des pays ne sont pas en mesure de procéder aux ajustements nécessaires pour maintenir le réchauffement de la planète en deçà de 1,5 °C. Rappelons qu’il s’agit de la limite fixée dans l’accord de Paris et, selon les experts, si cette dernière est dépassée, cela déclencherait un changement climatique catastrophique.
Selon Oxfam renforcer les objectifs climatiques aurait des avantages économiques. Ainsi, alors que les projections actuelles montrent que l’économie du Royaume-Uni se rétrécira de 6,5 % d’ici à 2050, la baisse pourrait être limitée à 2,4 % si les pays du G7 changeaient de vitesse pour mieux suivre l’accord de Paris.