Les Canadiens qui cherchent à acheter une maison devront se soumettre à des simulations de crises hypothécaires plus rigoureuses dans quelques jours, alors que le gouvernement fédéral et un organisme de réglementation national resserreront les règles dans la foulée de nouveaux avertissements de la banque centrale au sujet de l’endettement des ménages.
Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a annoncé jeudi qu’à compter du 1er juin, le taux admissible applicable aux prêts hypothécaires non assurés serait le plus élevé entre le taux hypothécaire contractuel majoré de 2,00 % et 5,25 %.
Quelques heures plus tard, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il établirait la même norme pour les prêts hypothécaires assurés à compter du même jour, pour tenter de préparer les acheteurs à une hausse des taux d’intérêt par rapport à leurs creux actuels.
Dans son dernier examen du système financier, la Banque du Canada a souligné que de nombreux ménages avaient contracté des prêts hypothécaires importants par rapport à leur revenu, ce qui limite leur flexibilité pour absorber un choc financier imprévu comme la perte d’un emploi.
La banque centrale a noté que la dette totale des ménages avait augmenté de 4 % depuis le début de la pandémie, et qu’elle s’était fortement accentuée depuis le milieu de l’année dernière, alors que le marché du logement se faisait de plus en plus actif. Le pourcentage de prêts coûteux, définis par la banque comme ceux qui représentent plus de 4,5 fois le revenu d’un ménage, a également dépassé les sommets enregistrés il y a cinq ans, lorsque les décideurs ont resserré les règles hypothécaires.
Dans son rapport, la banque centrale a noté que l’activité sur le marché et certains chiffres troublants sur les prêts hypothécaires rappelaient la situation de 2016, soit juste avant que des simulations de crise ne soient imposées pour les demandes de prêt hypothécaire, afin de s’assurer que les acheteurs pourraient gérer leurs paiements en cas de hausse des taux.
« La hausse récente et rapide des prix des logements ébranle la classe moyenne canadienne dans l’ensemble du pays et soulève des préoccupations au sujet de la stabilité du marché dans son ensemble », a affirmé la ministre des Finances, Chrystia Freeland, dans un communiqué accompagnant l’annonce.
« Le maintien de la santé et de la stabilité du marché immobilier du Canada est essentiel à la protection des familles de la classe moyenne et à la relance économique générale du Canada. »