Plus de la moitié des entreprises (56 %) prévoient un retour au bureau à 100 % une fois que la pandémie sera derrière nous, rapporte une nouvelle étude de Robert Half.
En fait très peu d’entreprises (29 %) sont enclines à adopter un horaire hybride pour leurs employés et seules 13 % affirment qu’elles leur laisseront choisir leur lieu de travail.
Un retour difficile
Toutefois, une telle décision comporte des risques. Une autre étude réalisée cette fois en Angleterre par le cabinet Michael Page et reprise par Workplace Insight révèle que nombre de travailleurs peinent à revenir au travail en présentiel, car ils ont oublié la plupart des gestes du quotidien.
Ainsi le tiers des employés britanniques avouent avoir occulté des informations essentielles comme leur mot de passe d’ordinateur ou d’accès à leur bureau. À Londres, un travailleur sur cinq s’est trompé de bus ou de train en se rendant au bureau.
Les relations sociales aussi se sont complexifiées. Un sondé sur cinq avoue ne plus se souvenir du nom de tous ses collègues et ne plus savoir comment avoir de courtes conversations, le pain quotidien de bonnes relations de travail. Sans compter que 27 % des répondants avouent ne plus savoir comment s’habiller adéquatement pour aller travailler.
Bien que dérisoires, ces petits ou gros oublis pourraient avoir un impact négatif sur les travailleurs qui, pour la plupart, ne voulaient même pas revenir au travail.
Vague de démissions à l’horizon
En fait, contrairement aux employeurs, la majorité des employés (51 %) préfèrent une formule de travail hybride, révélait une étude antérieure de Robert Half. Le tiers des répondants (33 %) affirmaient même qu’ils n’hésiteraient pas à quitter leur emploi si leur employeur ne leur permettait pas de travailler, au moins une partie de la semaine, à domicile.
Sans compter que d’après encore un autre sondage, 30 % des employés se sentent davantage productif chez eux qu’au bureau.
« Alors que les entreprises élaborent, mettent en œuvre et peaufinent leurs plans de retour au bureau, les gestionnaires doivent tout particulièrement tenir compte des préférences des employés, a déclaré David King, président principal du district canadien de Robert Half. Dans le marché actuel axé sur les candidats, les travailleurs ont plusieurs options, et il sera essentiel d’offrir une flexibilité continue pour que les employés précieux restent en poste pendant de nombreuses années. »
Deux poids, deux mesures
On peut toutefois constater que les employeurs sont davantage ouverts à l’idée d’une approche hybride dans les grosses entreprises et dans certains secteurs. Les employeurs les plus susceptibles de favoriser la flexibilité travaillent dans les services de technologie ou dans des organisations comptant 1000 employés ou plus. Ainsi dans ces secteurs, la proportion d’employeurs favorables au travail hybride est respectivement de 48 % et 53 %.
Pour justifier leur choix, les employeurs soulignent certains défis spécifiques au travail hybride :
- Ainsi 22 % estiment que leurs employés seront moins enclins à accomplir leur travail de la maison;
- 21 % affirment que le travail hybride nuit à la communication avec les membres de l’équipe;
- 20 % craignent de ne pas trouver de temps pour le développement de leur équipe;
- 18 % assurent que cela les empêche d’évaluer la charge de travail, ce qui augmente les risques; d’épuisement professionnel;
- 18 % soulignent que ça rend plus difficile de reconnaître et récompenser les réalisations des employés.
« Bien que l’adoption réussie d’une approche hybride à long terme exige une collaboration et un engagement importants de la part des équipes de toute une organisation, cela permettra de promouvoir une solide culture d’entreprise et de soutenir les efforts des entreprises visant à attirer et à conserver les meilleurs talents », commente toutefois David King.
Cette étude a été mise au point par Robert Half. Elle regroupe les réponses de plus de 800 gestionnaires principaux des secteurs de la finance, de la technologie, du marketing, du droit, du soutien administratif, des ressources humaines et d’autres domaines travaillant dans des entreprises de 20 employés ou plus (recueillies du 4 juin au 1er juillet 2021) et de plus de 500 travailleurs de 18 ans ou plus (recueillies du 26 mars au 15 avril 2021) au Canada.