Depuis plusieurs années, dit M. Moeschter, « nos recherches nous conduisent vers les actions européennes, à la fois dans les portefeuilles mondiaux de Templeton et dans ceux qui couvrent l’EAEO (Europe, Australasie et Extrême-Orient) ». Gestionnaire traditionnel axé sur la valeur, Templeton passe le marché mondial des actions au peigne fin pour trouver des occasions. Avec une discipline parfaitement mise au point, elle évalue les perspectives financières des sociétés et cherche à ne pas trop payer si ces perspectives sont bonnes.
« Les perspectives de croissance économique plus prononcée en Europe et ailleurs, combinées avec la possibilité d’une modeste augmentation des taux d’intérêt, a été un point positif pour le secteur si important des services financiers », dit M. Moeschter. Depuis la crise financière mondiale de 2008, dit-il, les banques européennes consolident leurs bilans et améliorent leurs opérations.
« Nous avons eu une grosse participation à ce secteur très tôt après la crise financière mondiale, à un moment où les banques connaissaient des difficultés considérables, dit-il. Nous récoltons actuellement les bénéfices de leurs assises plus solides. » Les actions des services financiers européens se sont bien comportées, dit-il, mais les perspectives macroéconomiques favorables que nous connaissons contribuent à soutenir les évaluations des actions.
L’Europe a connu une crise économique plus profonde que les États-Unis, dit M. Moeschter. « Il a aussi fallu plus longtemps à l’Europe pour résoudre ses difficultés économiques, mais ces derniers temps les progrès ont été constants. »
Renforcer l’amélioration des perspectives économiques pour l’Europe est au cœur de l’amélioration marquée du climat politique en Europe continentale, note-t-il. Les récentes élections, aux Pays-Bas comme en France, ont produit des gouvernements centristes modérés qui soutiennent à la fois l’Union européenne et la zone euro. De plus, les deux partis politiques principaux en Allemagne, qui rivaliseront à la faveur d’une élection en septembre, sont tous deux pro-Europe et pro-euro, dit-il. Enfin, « il y a toutes les chances que le Brexit s’opère plus en douceur que prévu initialement, témoignant de l’importance que revêt pour le Royaume-Uni son commerce avec le continent. »
L’Indice MSCI EAEO, qui couvre 21 marchés développés d’Europe et d’Asie, a produit un rendement total robuste de 20,8 % en dollars américains pour les 12 mois se terminant à la fin juin. Parmi les secteurs les plus performants pendant cette période, on compte les services financiers, avec un rendement total de 38,9 %, alors que les soins de la santé étaient parmi les plus mauvais avec un rendement total de 5,2 %. « Ces deux secteurs occupent une place de choix dans les portefeuilles Templeton qui couvrent l’EAEO », dit M. Moeschter.
Quand on examine l’évaluation de l’Indice MSCI EAEO à la fin de juin, le ratio cours/bénéfices sur la base des bénéfices passés était de 19,1. Le ratio C/B de l’Indice MSCI Monde, qui comprend les États-Unis et le Canada, était plus élevé à 21,5.
M. Moeschter note que bien que les évaluations des actions de l’EAEO ne soient « pas aussi bon marché qu’elles l’étaient il y a quelques années, il y a encore de la valeur à trouver parmi ces actions pour les gestionnaires de style ascendant axés sur la valeur. »
À Templeton, M. Moeschter, qui travaille pour la firme depuis 20 ans, a la responsabilité des portefeuilles mondiaux et de l’EAEO destinés aux institutions et aux particuliers. Ses mandats d’EAEO comportent le Fonds de marchés développés EAFE Templeton, qu’il gère depuis plus de six ans. Au début de février, il a été nommé gestionnaire principal du Fonds international d’actions Templeton. Le Fonds de marchés développés EAFE Templeton, qui compte une soixantaine d’actions, a pour indice de référence l’Indice MSCI EAEO.
Géographiquement, environ 75 % des avoirs du Fonds de marchés développés EAFE Templeton, sont des sociétés établies en Europe, et les autres 25 % en Asie. Du côté européen, les plus grosses pondérations sont en Allemagne et au Royaume-Uni. En Asie, le Japon représente environ la moitié des 25 % consacrés à l’Asie. (Le Japon, à 23,4 % de l’Indice EAEO à la fin de juin, représente la plus grosse pondération d’un seul pays.
« Nous trouvons une certaine valeur au Japon, qui demeure une partie importante de notre portefeuille, avec des avoirs dans tous les secteurs, des biens de consommation de base à l’industrie minière en passant par l’industrie automobile », dit M. Moeschter. Du point de vue sectoriel, les plus grosses pondérations du Fonds de marchés développés EAFE Templeton se trouvent dans les services financiers, les soins de la santé et l’énergie.
Ce fonds, dit-il, continue à avoir une grosse position dans certaines grandes banques européennes, notamment HSBC Holdings PLC. Cette institution bancaire et société de services financiers multinationale établie à Londres fait beaucoup d’affaires dans la région de l’Asie-Pacifique, reflétant ses origines asiatiques. En 1865, la banque a ouvert ses premières succursales à Hong Kong et à Shanghai. « HSBC a émergé de la crise financière en meilleure forme que la plupart de ses pairs, dit M. Moeschter. En ce moment, HSBC bénéficie d’une relance de la croissance économique, en Asie comme en Europe. » L’action a un rendement en dividendes de 5,5 %.
Le Fonds de marchés développés EAFE Templeton détient une position importante dans le ING Groep NV, société de services financiers établie à Amsterdam. Selon M. Moeschter, « ING a été frappée assez durement au cours de la crise financière mondiale, et pendant la restructuration qui a suivi, la société a liquidé ses activités d’assurance pour se concentrer sur les services bancaires. » L’action a un rendement en dividendes de 4,3 %.
Le secteur européen des soins de la santé a souffert, ces derniers temps, de l’incertitude qui plane sur la forme que va prendre la législation américaine du secteur dans son ensemble, et de son impact sur cette industrie au niveau mondial. « Cette faiblesse nous a permis d’étoffer nos avoirs dans ce secteur, à des évaluations raisonnables. »
Deux grosses sociétés de soins de la santé européennes sont la compagnie pharmaceutique multinationale suisse Roche Holding AG et Bayer AG, compagnie multinationale allemande de produits pharmaceutiques et agricoles.
« Une des plus grosses sociétés pharmaceutiques au monde, Roche est une compagnie phare dans l’oncologie et les diagnostics, et l’évaluation de l’action est raisonnable », dit M. Moeschter. Bayer est sur le point de faire l’acquisition de sa rivale américaine Monsanto, dit-il. « Cette acquisition va stimuler l’accès de Bayer aux semences et, plus généralement, au marché des produits agricoles. »
Dans le secteur énergétique, M. Moeschter signale que les actions des services énergétiques ont connu une série d’excellents rendements après avoir touché le fond en 2016, et que les avoirs du portefeuille dans ces actions ont été vendus. « L’énergie représente toujours une pondération sectorielle importante. Ce fonds a conservé les avoirs qu’il possédait dans les grandes sociétés européennes intégrées du secteur énergétique, comme la Royal Dutch Shell. »
Les actions de la consommation demeurent chères, dit M. Moeschter, « mais il y a des occasions ». Le groupe belge Ontex, fabricant de produits d’hygiène personnelle comme les couches pour bébés, est le plus gros avoir dans le Fonds de marchés développés EAFE Templeton. Ontex « a une forte présence en Europe, mais élargit aussi son empreinte sur les marchés des pays en développement, comme le Mexique et le Brésil », dit M. Moeschter. La société a procédé à des acquisitions dans les deux pays, dit-il. « Cela la positionnera bien pour une croissance future, et l’évaluation de son action est raisonnable. »
Pour ce qui est des services publics, M. Moeschter accorde sa préférence à innogy. Établie en Allemagne, innogy possède des réseaux réglementés de distribution d’électricité et de gaz naturel, « mais elle a aussi une activité concentrée sur les énergies renouvelables, notamment des parcs éoliens terrestres et offshore, qui sont de bon augure pour la croissance de ses bénéfices. » L’action a un rendement en dividendes de 4,6 %.