Si l’équité entre les sexes progresse en matière de finances personnelles et d’investissements, il reste beaucoup à faire, selon deux enquêtes récentes.
Lors d’un sondage mené en février 2023, Prêts Québec a demandé à 2 373 répondants au Canada ce qu’ils pensent de l’argent. Il en ressort que les femmes sont les véritables expertes des finances dans la vie de tous les jours.
Selon l’enquête, 84 % des femmes fixent elles-mêmes leur budget, tandis que 77 % des hommes font appel à une tierce personne.
De plus, 20 % des répondants ont mentionné qu’ils confient la gestion du budget mensuel à leur conjointe, alors que 11 % des répondantes comptent sur leur conjoint à cet égard.
Le sondage a aussi révélé que 70 % des femmes se disent confiantes quant à leur capacité à prendre des décisions en matière de finance, contre 74 % des hommes.
Par ailleurs, près d’une personne sur cinq font confiance à leur mère en matière de finance. Plus exactement, 19,46 % des femmes et 19,83 % des hommes s’adressent d’abord à celle-ci pour obtenir des conseils de gestion financière.
Plus d’investissements, plus de confiance ?
Cela dit, les femmes déclarent posséder moins d’actions, de fonds communs de placement et de fonds négociés en Bourse (FNB) que les hommes.
Toutefois, cette tendance s’inverse chez les répondants n’ayant pas de comptes bancaires traditionnels. D’après l’enquête, en moyenne, les femmes non bancarisées investissent davantage dans des actions, des fonds communs de placement et des FNB que les hommes. Ainsi, 100 % des comptes FNB déclarés par les répondants non bancarisés appartenaient à des femmes. De plus, 57 % des comptes d’actions appartenaient à des femmes non bancarisées contre 43 % des hommes non bancarisés.
En outre, pour toutes les femmes détenant des actions, des fonds communs de placement et des FNB, leur niveau de confiance financière grimpe à 81 %, contre 79 % pour les hommes détenant le même type d’investissement.
Davantage d’argent entre leurs mains
D’ici 2028, la part des actifs de gestion de patrimoine contrôlée par des femmes au Canada devrait totalisée plus de 4 billions de dollars, soit presque le double des 2,2 billions de dollars qu’elles détiennent à ce jour, selon les données de marché d’un rapport récent de Placements mondiaux Sun Life.
Plus à l’aise avec une conseillère
D’après ce rapport, les femmes sont 2,5 fois plus à l’aise de prendre des risques avec leurs placements si elles ont une conseillère plutôt qu’un conseiller, celles-ci comprenant mieux les besoins des investisseuses.
Or, les conseillères en placement ne représentent que de 15 à 20 % des membres de la profession au Canada.
Par ailleurs, 80 % des femmes arrêtent de faire affaire avec leur conseiller dans l’année suivant le décès de leur conjoint.
Des besoins financiers à combler
Par conséquent, les besoins financiers des femmes ne sont pas satisfaits, ce qui a fait perdre 25 milliards de dollars par année au secteur mondial de la gestion de patrimoine, souligne-t-on dans le rapport.
La solution ? Il faut davantage de conseillères et de femmes gestionnaires d’actifs, celles-ci étant mieux placées pour établir une relation de confiance avec les femmes et leur prodiguer des conseils adaptés à leur situation.