Cet impact « devrait être modéré », juge toutefois le dernier rapport ETF Weekly de Valeurs mobilières TD (VMTD). Par contre, du côté des denrées de base, la tempête ukrainienne propulse plusieurs FNB, selon une étude Equity Markets de Marché des capitaux CIBC.

Les nombreux blocages et boycottages occidentaux à l’endroit de la Russie se résument essentiellement à huit titres de type ADR cotés à New York de même qu’à un nombre élevé d’obligations d’entreprises et du gouvernement. VMTD repère 134 FNB cotés au Canada qui, encore récemment, étaient exposés à des titres russes. Ces FNB représentaient 3% des actifs totaux investis en FNB au Canada.

Ces actifs russes sont surtout nichés à l’intérieur de FNB de marchés émergents où la part russe est la plupart du temps restreinte. Seulement 33 FNB ont une exposition supérieure à 1%, celle-ci s’élevant au plus haut à 5,26%. Parmi ces 33 FNB, on en retrouve sept consacrés aux obligations.

Ce n’est pas pour dire que les actifs russes de ces fonds n’ont pas subi des pertes substantielles en peu de temps, les titres du parquet russe MOEX ayant chuté de plus de 30% depuis le 16 février, des pertes amplifiées par la dévaluation massive du rouble. Et c’est sans compter les menaces des autorités russes à l’endroit des courtiers, leur enjoignant de refuser les transactions de vente.

Mais on ne peut parler d’un saccage pour le monde des FNB canadiens, l’effet demeurant « modéré ». Depuis le 16 février, le Franklin LibertyQT Emerging Markets Index ETF (FLEM.TO), affichant la plus forte exposition à 5,26%, a perdu 11,6%. Par ailleurs, le iShares MSCI Min Vol Emerging Markets Index ETF (XMM.TO), dont l’exposition à la Russie est de seulement 1,23%, a cédé 0,4%.

Dans un geste contrarien, le iShares MSCI Russia ETF (ERUS) aurait récemment gagné 106%, signale Aljazeera, tout en essuyant encore une perte de 80% à ce jour. Le journal y repère le signe que certains investisseurs voient la situation de détresse actuelle comme une occasion d’achat, cependant les transactions sur ERUS ont depuis été interrompues à New York.

Du côté des FNB de denrées, à mesure que le conflit en Ukraine empire, « ils sont susceptibles de gagner en momentum », écrit la note de CIBC. C’est le cas notamment du côté des FNB investissant dans les lingots d’or, les contrats à terme en denrées diverses et le pétrole.

Prise en étau entre le besoin de combattre l’inflation et la volonté d’éviter la stagflation ou une récession, la Réserve Fédérale américaine haussera sans doute les taux mollement. « En considérant une réponse peu agressive de la part des banques centrales, il est plus probable que les prix des denrées vont demeurer élevés, » ajoute la banque. Ainsi, un fonds comme le Horizons Crude Oil ETF (HUC.TO) a gagné 19% depuis le 16 février et le iShares S&P/TSX Global Base Metals Index ETF (XBM.TO), 8,4%.