M. Sanders, qui travaille à Boston en tant que gestionnaire conjoint de l’équipe américaine des actions de base axées sur la valeur, dit que certaines de ces actions à grande capitalisation se négocient à un rabais qui peut aller jusqu’à 30 % par rapport à leur valeur par part estimée par l’équipe.
Les institutions financières américaines ont actuellement des bilans beaucoup plus solides et sont généralement en bien meilleur état qu’au début de la crise financière de 2007, dit-il. « Compte tenu de leurs franchises robustes et de leur domination du marché, elles sont donc bien placées pour tirer un profit maximum de l’amélioration des économies américaine et mondiale. »
Aux États-Unis, dit-il, les institutions financières américaines diversifiées qui ont localement des franchises de vente au détail solides bénéficient du renforcement du marché américain et de l’accroissement de la demande d’hypothèques qui en résulte.
Sur le plan mondial, les banques d’affaires américaines « participent à l’augmentation du volume des transactions d’actions ainsi que de celle des titres à revenu fixe, plus de l’augmentation des activités de fusion et d’acquisition. »
Un autre secteur du marché boursier américain qui, selon M. Sanders, offre de la valeur est celui des technologies de l’information. Là aussi, plusieurs grosses sociétés mondiales se négocient « à un rabais considérable par rapport à leur valeur estimée par notre équipe, et offrent de bonnes perspectives de croissance. »
Somme toute, M. Sanders considère que l’évaluation du marché américain dans son ensemble, mesurée par l’indice Russell 3000, « est attrayante ». Cet indice a produit un rendement total de 21 % depuis le début de 2013 jusqu’à la dernière journée boursière, et atteint de nouveaux sommets.
Néanmoins, dit-il, le Russell 3000 se négocie actuellement à un ratio de 17 fois ses estimations de bénéfices par action pour 2013, et 14 fois ses estimations pour 2014.
« La fourchette des ratios cours/bénéfices ces 10 dernières années est passée de 11 à 22. » Cela met les ratios C/B de l’indice pour 2013 et 2014 « au milieu de cette fourchette de 10 ans ».
Sur les 20 années écoulées, dit M. Sanders, « le ratio C/B actuel du Russell 3000 est à près de 30 % de moins que le ratio C/B moyen au cours de cette période ».
À la Manuvie, le mandat de M. Sanders comprend un rôle de responsable dans le Fonds d’actions américaines toutes capitalisations Manuvie et le Fonds d’actions américaines à grande capitalisation Manuvie . Ces produits, de même que leurs versions constituées en sociétés, sont gérés en collaboration avec Walter McCormick.
L’équipe américaine de la Manuvie chargée des actions de valeur de base se concentre sur « les sociétés financièrement saines dotées d’avantages concurrentiels solides et de flux de trésorerie durables, qui se négocient à des évaluations offrant à la fois une bonne protection à la baisse et de bons rendements potentiels ».
Aux termes d’une discipline rigoureuse, l’équipe calcule une valeur pour la société ciblée. Son objectif est d’acheter l’action lorsqu’elle se négocie au rabais par rapport à cette valeur et de réévaluer le placement lorsque l’action a atteint cette évaluation.
Le Fonds d’actions américaines toutes capitalisations, avec 50 noms, a pour point de repère le Russell 3000. « Le portefeuille peut comporter n’importe quelle combinaison d’actions à grande, moyenne et petite capitalisation », dit M. Sanders.
Actuellement, sa composition est de 67 % d’actions à grande capitalisation (soit une capitalisation supérieure à 10 milliards $, le reste de ses avoirs étant en actions à moyenne et petite capitalisations. Le portefeuille est assez concentré, ses 10 avoirs principaux représentant près de 50 %.
Du point de vue de sa composition sectorielle, le portefeuille a une surpondération d’actions de la technologie (30 % contre 17 % pour l’indice), des services financiers (26 % contre 18 %) et des produits de consommation courante (21 % contre 13 %). « Nous ne possédons pas d’actions des services publics, des services de télécommunications ou des matériaux », dit M. Sanders.
Deux grosses institutions financières américaines diversifiées figurant parmi les 10 premiers avoirs sont JPMorgan Chase & Co. JPM BAC. « JPMorgan se négocie à environ 80 % de sa valeur estimée, et Bank of America à 77 % », dit M. Sanders.
Chaque banque a une part de marché d’environ 10 % des dépôts de comptes chèques et de comptes d’épargne aux États-Unis, et devrait jouir d’une forte croissance de ses prêts et hypothèques alors que le marché de l’habitation continue à s’améliorer, dit M. Sanders. De plus, dit-il, la hausse des taux d’intérêt américaines profitera à ces banques. « Les marges nettes sur les intérêts, l’écart entre les taux de dépôts et les taux de prêts, s’élargissent alors que les taux d’intérêt augmentent. »
De plus, JPMorgan, qui jouit d’une présence mondiale particulièrement importante dans les banques d’affaires, devrait profiter du renforcement de la demande de placements et d’autres services bancaires dans le monde entier.
Également associée à cette tendance mondiale, on trouve la banque d’affaires bien connue Goldman Sachs Group Inc. GS , elle aussi parmi les 10 avoirs principaux.
« C’est une des cinq principales banques d’affaires dans le monde, qui a des avantages concurrentiels importants, compte tenu de sa taille et de son envergure mondiale », dit M. Sanders. Par exemple, Goldman Sachs a une forte présence dans les pays du BRIC : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, indique-t-il. « Il y a de fortes barrières à l’entrée dans ces marchés. »
Goldman Sachs a aussi « un vivier de talents remarquable », dit M. Sanders. L’action, dit-il, se négocie à 74 % de sa valeur estimée par l’équipe.
Dans la technologie, les 10 premiers avoirs comprennent Apple Inc.AAPL et Qualcomm Inc. QCOM . Soixante-dix pour cent des revenus d’Apple proviennent des services de téléphonie sans fil, à quoi s’ajoutent une puissante image de marque et un excellent réseau de distribution, dit M. Sanders. « L’utilisation du téléphone intelligent devrait tripler dans les 10 années qui viennent », dit-il. L’action est « bon marché ». Elle se négocie actuellement à « 65 % de sa valeur estimée ».
Qualcomm est un modèle de société à redevances « dotée de flux de trésorerie assez prévisibles, dit M. Sanders. Elle a inventé une technologie sans fil novatrice utilisée dans tous les téléphones intelligents, et continue à investir dans la recherche et le développement pour s’assurer que sa technologie demeure de pointe ». L’action se négocie à 71 % de la valeur qui lui accorde l’équipe.
Quant au secteur des produits de consommation discrétionnaires, le plus gros avoir dans le Fonds d’actions américaines toutes capitalisations est Amazon.com Inc. AMZN , « la plus grosse société de vente au détail en ligne dans le monde », dans un segment du marché au détail qui, selon M. Sanders présente un potentiel de croissance considérable. « Amazon, avec sa vaste gamme de produits et ses bas prix, est bien placée pour acquérir de nouvelles parts de marché dans un segment en pleine croissance. »
Ce qui milite également en sa faveur, dit-il, c’est que le fondateur et directeur général d’Amazon, Jeff Bezos, possède une grosse part de la société. « Il aligne ainsi ses intérêts sur ceux des autres actionnaires. » L’action se négocie à 80 % de sa valeur estimée par l’équipe de la Manuvie.
M. Sanders et McCormick ont vendu l’avoir que détenait le portefeuille dans la société de bateaux de croisière Carnival Corp. & PLC CCL . La société, dit-il, produit depuis quelque temps une croissance plus lente que prévue. « Nous étions inquiets des pressions exercées sur le capital investi de Carnival, qui est une des mesures que nous utilisons. »
Photo Bloomberg