Les gestionnaires d’actifs à travers le monde sont plus nombreux à utiliser « des évaluations qualitatives ou quantitatives explicites des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) » dans le cadre de leurs processus d’investissement, selon la sixième enquête annuelle des gestionnaires ESG de Russell Investments.
L’enquête, qui examine les pratiques et les points de vue de 400 gestionnaires d’actifs dans différentes catégories d’actifs, et le rapport qui l’accompagne indiquent que 78 % des répondants utilisent l’analyse ESG (contre 73 % un an plus tôt) et 75 % sont signataires des principes d’investissement responsable des Nations unies (contre 72 % en 2019).
Sur les 400 répondants, la majorité des entreprises (60 %) avaient leur siège aux États-Unis, suivis du Royaume-Uni (14 %) et de l’Europe continentale (8 %). Les autres étaient situées dans d’autres régions, dont le Canada. Un peu moins de la moitié des sondés (40 %) avaient des actifs sous gestion (ASG) de moins de 10 milliards de dollars américains (G$ US), tandis que 25 % avaient des ASG de plus de 100 G$ US.
Une ventilation régionale a montré que les entreprises d’Europe continentale restent les plus engagées dans la prise en compte des facteurs ESG – 97 % des personnes interrogées avaient intégré des processus ESG, contre 95 % un an plus tôt. Viennent ensuite les entreprises d’Australie ou de Nouvelle-Zélande (93 %, contre 85 % en 2019), du Japon (89 %, contre 90 %) et du Canada (87 %, contre 72 %).
L’enquête a révélé que les gestionnaires d’actifs « combinent de plus en plus les données ESG produites en externe avec les mesures ESG produites en interne » et adoptent différentes approches pour leur analyse ESG.
Par exemple, alors que près de la moitié des répondants (46 %) s’appuient sur des données internes, plus d’un tiers (35 %) utilisent des données externes. Plus du tiers des répondants (35 %) ont déclaré que leurs données externes sont « complétées » par des informations internes.
Pour les gestionnaires d’actions en particulier, 44 % se sont appuyés principalement sur des données internes associées à des données externes, tandis que 40 % se sont appuyés principalement sur des données externes qui ont été complétées par des données internes.
La source de données externes la plus courante reste la recherche ESG de MCSI, avec 42 %, contre 38 % il y a un an. La recherche sur le développement durable occupe la deuxième place avec 37 %, contre 30 % il y a un an.
« L’enquête indique que de nombreux gestionnaires d’actifs sont abonnés à plusieurs fournisseurs de données ESG, ce qui suggère qu’il n’existe pas encore de fournisseur offrant une solution unique pour les gestionnaires d’actifs dans toutes les catégories d’actifs », indique le rapport.
Les principaux risques ESG
Le facteur ESG qui a le plus influencé les décisions d’investissement est la gouvernance, avec 82%. Mais il s’agit toutefois d’une baisse de quatre points de pourcentage par rapport à 2019, ce qui signifie que les autres facteurs de risque gagnent en importance.
En particulier, les répondants ont noté que les facteurs environnementaux commencent à peser davantage sur leurs décisions, à 13 %, contre 9 % un an plus tôt.
« Nous constatons une hausse importante chez les gestionnaires qui sont basés en Europe continentale, indique le rapport. Cette hausse des facteurs environnementaux est davantage liée aux réglementations locales en matière de changement climatique qu’à l’impact sur les valeurs financières. »
Le rapport note que les facteurs ESG sont le plus souvent pris en compte lorsque les gestionnaires identifient des risques financiers importants.
« 63 % des répondants affirment intégrer des considérations ESG spécifiques lorsque l’importance relative est élevée, contre 55 % l’année précédente, selon le rapport, ajoutant qu’ « un nombre accru de répondants intègrent les facteurs ESG dans les décisions d’investissement lorsqu’il existe un impact potentiel sur le risque de sécurité généré par des considérations matérielles plus importantes ».