Les consultants Mercer se sont posé la question dans le cadre d’une recherche intitulée Equity Manager Selection: How Relevant Is Past Performance in Picking the Winners of Tomorrow?
Dotée de 1 200 professionnels des placements et de 120 spécialistes en recherche de gestionnaires à l’échelle mondiale, Mercer est bien placée pour reprendre un des thèmes régulièrement évoqués dans les pages de Finance et Investissement.
La recherche a examiné les performances sur trois et cinq ans des gestionnaires de quatre univers d’actions (dont les actions mondiales) entre décembre 1996 et septembre 2018.
La conclusion : le fait de choisir les gagnants d’hier n’augmenterait pas les probabilités de trouver les gagnants de demain de façon constante ou systématique. De plus, les gagnants d’hier qui continuent à surperformer n’afficheraient pas de gains systématiquement plus élevés que les perdants d’hier qui se mettraient subitement à surperformer leurs pairs.
Mercer signale avoir tenu compte du « biais du survivant » – ou de la propension des perdants d’hier à quitter rapidement le marché.
Toutefois, ces résultats ne veulent pas dire que les gestionnaires talentueux n’existent pas. Au contraire. « Il y a, invariablement, des gestionnaires ayant la capacité de générer des rendements supérieurs pouvant persister sur de longues périodes », signale Mercer.
Au lieu de vouloir choisir des gestionnaires de fonds d’après des rendements sur trois et cinq ans, il faudrait plutôt considérer de plus longues périodes.
Mercer donne l’exemple de son univers d’actions mondiales. Sur une période de quinze ans, les huit meilleurs gestionnaires surpassent la médiane de 2,7 % par année; ce qui est très indicatif compte tenu du fait qu’ils ont sous-performé pendant près de six des quinze années étudiées.