Dans le cadre d’une enquête portant sur l’industrie nord-américaine de la gestion d’actifs, McKinsey a esquissé les lignes de force de ce domaine aux prises avec le problème existentiel de la « durabilité de la création d’alpha dans des marchés hautement efficients. »
Selon ces consultants, la construction de portefeuilles sera l’un des principaux chemins de la croissance au cours des prochaines années. McKinsey fait ici référence aux conseillers qui proposent des portefeuilles aux investisseurs et épargnants individuels; aux spécialistes d’allocation d’actifs ainsi qu’à des fournisseurs de services spécialisés avec capacités institutionnelles et qui en viennent à contrôler la relation client.
La gestion active d’actions continuera ainsi à perdre du terrain au profit des stratégies passives et des fonds négociés en Bourse (FNB). McKinsey constate qu’en 2018, dernière année de statistiques disponibles, « l’adoption des FNB s’est poursuivie dans les segments de détail et institutionnel, avec croissance significative dans des secteurs plus récents tels que les titres à revenu fixe. »
McKinsey explique ce mouvement par trois facteurs principaux : les coûts, les performances équivoques de la gestion active d’actions, et le déploiement en Amérique du Nord de la rémunération à honoraires parmi les intermédiaires des réseaux de distribution.
Une exception, de taille, à l’appétit des investisseurs individuels et institutionnels pour des produits moins coûteux : les marchés privés. McKinsey envisage l’approfondissement de cette demande en raison de la « promesse de rendements supérieurs à ceux disponibles sur les marchés publics, en exploitant les primes d’illiquidité liées au capital patient. »
En retour, cet appétit protège les marges de recettes des gestionnaires de fonds en marchés privés. D’après McKinsey, elles sont les plus élevées dans le domaine. En 2018, elles se situaient entre 175 et 185 points de base.