Alors que les taux d’intérêt et le coût de la vie augmentent, bien des propriétaires font face à de sérieuses difficultés pour rembourser leur hypothèque. Dans ce contexte, L’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) vient de publier de nouvelles directives indiquant que les prêteurs devraient proposer des solutions d’aide aux consommateurs qui subissent une augmentation de leurs versements hypothécaires.
Sans recommander aucune mesure précise, l’organisme fédéral encourage les prêteurs à proposer des solutions basées sur des principes d’équité, de pertinence et d’accessibilité lorsqu’ils prennent entente avec les consommateurs en difficulté, et ce pour éviter des défauts en masse.
Les emprunteurs les plus à risque sont ceux qui ont des prêts hypothécaires à taux variable ainsi que ceux qui ont des prêts hypothécaires à taux fixe arrivant à échéance.
Sous la pression des difficultés financières, certains peuvent même être contraints d’augmenter leurs emprunts pour les dépenses quotidiennes ou de puiser dans leurs économies.
Frank Lofranco, commissaire adjoint à la surveillance et à la mise en application de l’ACFC, a invité les institutions financières à surveiller et contacter de façon proactive les consommateurs en situation de risque afin de leur proposer des mesures d’allégement appropriées avant que la situation s’enlise.
Le chien de garde fédéral s’attend à ce que les institutions financières envisagent des mesures d’allègement, notamment la renonciation aux pénalités de remboursement anticipé, la renonciation à des frais et coûts internes, la non-imputation d’intérêts sur les intérêts et la prolongation de la période d’amortissement.
Cette dernière mesure risque de devenir de plus en plus populaire, mais elle n’est pas sans conséquences financières, met en garde Philippe Simard, directeur hypothécaire au Québec chez Ratehub.ca.
L’agence a publié des données démontrant les impacts significatifs de la prolongation de la période d’amortissement sur un emprunt de 500 000 $ à un taux de 5,50%. Pour un emprunt amorti sur une durée de 30 ans, les intérêts payés s’élèveraient à 556 153 $, comparativement à 448 196 $ sur 25 ans. C’est plus de 100 000 $ qui sortirait des poches de l’emprunteur.
« Les lignes directrices précisent que les [institutions financières] ne doivent prolonger les amortissements que pour la période la plus courte possible et prendre en considération la capacité financière de l’emprunteur à revenir à son calendrier d’amortissement initial. Étant donné que les conséquences financières d’un prêt hypothécaire plus important sur une période plus longue sont considérables, il s’agit d’une mesure positive pour informer les emprunteurs et s’assurer qu’ils comprennent leurs options », souligne Philippe Simard.