2018, c’est l’année des FNB à répartition de l’actif, peut-on lire dans les « Perspectives des FNB de BMO Gestion mondiale d’actifs en 2019 ». Ce produit, qui répond aux portefeuilles prudent, équilibré et de croissance qu’offrent habituellement les fonds d’investissement, a attiré près d’un milliard de dollars canadiens (G $) de nouveaux actifs durant les douze derniers mois.
L’avènement de ce type de produits, ainsi que l’incertitude sur le plan macroéconomique et la volatilité que l’on a pu vivre en fin d’année ont contribué à l’inversion des rentrées de fonds. En effet, cette année, pour la première fois en une décennie, les FNB canadiens ont enregistré des rentrées nettes de fonds supérieurs à celles des fonds d’investissement.
La croissance des FNB soutenue par la volatilité
La volatilité observée au quatrième trimestre de 2018 a eu un impact positif sur la popularité des FNB. Alors qu’il ne semblait pas y avoir de fin au plus long marché à la hausse de l’histoire, le resserrement des marchés monétaires, les bénéfices inférieures à la moyenne de certaines actions du groupe FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google) et les bouleversements géopolitiques ont secoué le marché dans le dernier quartile de l’année.
Afin de composer avec ce retour de la volatilité, de nombreux investisseurs se sont tournés vers les FNB qui permettent d’effectuer en cours de séances des opérations en fonction de l’humeur du marché.
Lorsque la moyenne du Dow Jones a grimpé de près de 5 % (4,9 %) le 26 décembre dernier, les négociateurs de FNB ont ainsi pu cerner la tendance à leur profit et tirer parti de cette reprise dès qu’elle a commencé au lieu de devoir attendre la fin de la journée pour effectuer ses opérations.
Les investisseurs ont aussi effectué une certaine rotation dans leurs portefeuilles optant pour des facteurs défensifs, tel que la faible volatilité aux facteurs de croissance comme la valeur et le momentum. Ainsi les FNB à faible volatilité ont attiré 643 M$ au Canada au cours de 2018.
Les FNB à gestion active et passive
Ces dernières années, les fournisseurs et investisseurs ont compris que les FNB permettent d’inclure des mandats différents tels que les stratégies de gestion active. Ce segment est maintenant incontournable. À l’avenir, il devra simplement faire ses preuves en offrant des résultats supérieurs ainsi que des expositions distinctes.
Les FNB à gestion active ont aplani l’une des préoccupations dans le domaine à savoir les frais plus élevés qui constituent un obstacle au rendement. Leurs frais sont en général entre ceux des FNB à gestion passive et d’autres produits de placement à gestion active. Les FNB concentrés d’actions ont ainsi ouvert de nouvelles occasions de croissance.
La correction des marchés survenue à la fin de 2018 montre que le rendement lié à la duration et aux stratégies de titres de crédit s’est inversé. Les investisseurs devraient normalement restructurer leurs portefeuilles et les FNB sont des outils permettant d’accéder aux stratégies de gestion active en une seule opération à faible coût.
L’essor des FNB à gestion active ne signe toutefois pas la fin des FNB à gestion passive. Au lieu de cela, les investisseurs cherchent plutôt des façons de concilier ces deux outils. Les FNB à gestion passive qui promettent diversification, faible coût, efficacité de négociation et transparence n’ont jamais été aussi pertinent affirme le rapport. Ils sont considérés comme complémentaires aux FNB à gestion active.
Titres à revenu fixe
Les FNB permettent également aux investisseurs de se procurer des catégories d’actifs difficiles d’accès comme les titres à revenu fixe, affirme le rapport. Ces produits rendent possible une rotation rapide et aisée des positions de titres à revenu fixe et de s’adapter aux humeurs du marché.
Les hausses de taux de la Banque du Canada qui ont eu lieu en 2018 et la réduction des liquidités ont posé certains défis aux FNB comme aux fonds d’investissement. Les investisseurs sont moins positifs quant au futur des marchés de titres à revenu fixe.
Comme solution de rechange, certains se sont tournés vers les FNB de titres à revenu fixe à court terme où l’on compense les investisseurs pour le faible niveau de volatilité des prix par rapport à la sécurité des liquidités par le rendement supérieur tiré de positions d’obligations de sociétés à rendement élevé.
« La négociation et le repositionnement tactiques dans la composante de titres à revenu fixe au moyen des FNB sont devenus une stratégie populaire », affirme ainsi le rapport.
Ainsi, le marché des titres à revenu fixe de nature générale, représenté par le FINB BMO obligations totales, est revenu positif à 1,24 % en 2018.
En période de volatilité, avoir des titres à revenu fixe dans un portefeuille aux fins de protection peut se révéler particulièrement avantageux surtout qu’ils ne tiennent pas le même rôle que les liquidités investies au moyen de CPG.