C’est ce qu’avance une étude de l’organisme Institute for Pension Fund Integrity (IPFI).

Intitulée Public Pension Performance: Comparing Pension Investments to Passive Index Portfolios, l’étude précise que seulement cinq des 52 régimes publics considérés auraient surpassé, sur une période de dix ans, les rendements d’un portefeuille passif de type 60/40.

Selon l’IPFI, lorsqu’un régime de retraite ne peut surperformer une stratégie d’investissement passive de type 60/40, il serait alors temps « de licencier les fiduciaires et d’externaliser la gestion du régime à un fonds commun de placement passif et à bas coût ».

D’après l’IPFI, les faibles rendements des régimes de retraite publics de nos voisins du Sud s’expliquerait en grande partie par leur sensibilité à l’égard des critères dits ESG (environnement, social, gouvernance).

« Les régimes, dont les stratégies d’investissement sont davantage influencés par des facteurs politiques, affichent généralement de moins bons résultats que les autres », signale l’étude. Ses auteurs donnent la Californie en exemple. « CalSTRS a décidé en 2018 de se départir des sociétés pénitentiaires privées, non pas uniquement sur la base des rendements financiers mais également sur des critères moraux ».

Établi en Virginie, l’IPFI signale, dans son énoncé de mission, vouloir combattre l’intégration « d’opinions politiques » dans les processus de prises de décisions des régimes de retraite. En ce sens, l’IPFI dit vouloir renforcer un modèle de responsabilité fiduciaire qui ne répondrait qu’à des exigences de rentabilité pure.

Une de ses recherches publiée en 2018 concluait que « le tabac aurait fait perdre 3 G$ à CalPERS ». « Qu’a fait CalPERS de l’argent qu’elle a retiré du secteur du tabac ? L’a-elle investi dans des secteurs ou des entreprises plus performantes comme PayPal, par exemple ? Les études comme celle de l’IPFI ne le disent pas », avait alors commenté François Boutin-Dufresne, cofondateur du cabinet de recherche financière Sustainable Market Strategies.

L’IPFI a été créé par Christopher Burnham, un ex-vice-président de PIMCO et ex-secrétaire au Trésor de l’état du Connecticut. Il dirige Cambridge Global Capital, une firme d’investissement également située en Virginie.