Selon la directrice adjointe du département de l’hémisphère occidental du FMI, Cheng Hoon Lim, l’anxiété économique est élevée avec les inquiétudes concernant l’avenir des négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) et l’évolution de la fiscalité internationale des entreprises, notamment avec les récentes réductions d’impôts aux États-Unis.
« L’impact de la baisse des taux d’imposition des entreprises aux États-Unis pourrait faire du Canada une destination moins attrayante pour l’investissement », a-t-elle affirmé.
Le rapport du FMI a estimé qu’il était temps pour le Canada d’examiner son impôt sur les entreprises à la lumière des changements survenus aux États-Unis.
Mme Lim a également noté que le fait que les discussions sur l’ALÉNA traînent en longueur pourrait nuire à l’investissement et à la croissance pendant une période prolongée.
Le FMI calcule que l’incapacité à conclure un nouvel accord de l’ALÉNA pourrait réduire de 0,4 % le produit intérieur brut réel du Canada par rapport à ses prévisions de base. Ce montant pourrait croître si les coûts commerciaux non tarifaires augmentent, note le rapport.
Le FMI dit s’attendre à une croissance économique de 2,1 % pour le Canada en 2018, puis de 2,0 % en 2019. L’économie canadienne a progressé de 3,0 % l’an dernier.
Dans son rapport, le FMI a également observé que le marché du logement continuait de représenter un risque national clé pour l’économie. Il a cependant ajouté que cette vulnérabilité s’était quelque peu atténuée, alors que le marché du logement montre des signes de ralentissement.
« Cela restera une vulnérabilité pendant un certain temps compte tenu de l’importance de l’endettement des ménages », a déclaré Mme Lim.
Le gouvernement canadien a indiqué qu’il portait attention aux questions soulevées par le rapport du FMI afin de s’assurer que ses actions continuent de soutenir la croissance et de contribuer à une classe moyenne forte.
« Notre démarche qui consiste à investir dans la population et l’économie donne des résultats positifs qui sont constatés partout dans le monde », a déclaré le ministre des Finances, Bill Morneau, dans un communiqué.
La semaine dernière, les États-Unis ont laissé expirer une exemption des tarifs de l’acier et de l’aluminium qui avait été accordée au Canada, au Mexique et à l’Union européenne.
Le Canada a réagi en annonçant des tarifs sur quelque 16,6 milliards de dollars (G$) de marchandises américaines, y compris l’acier et l’aluminium, mais aussi un large éventail de biens de consommation.
La publication du rapport du FMI devançait celle de la « Revue du système financier » de la Banque du Canada, attendue jeudi.
Dans sa revue de novembre, la Banque centrale du Canada avait estimé que les niveaux élevés d’endettement des ménages et les déséquilibres du marché de l’habitation demeuraient les vulnérabilités les plus importantes.