Un homme d'affaire tentant de se retenir à une flèche qui plonge dans le vide.
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Les tarifs douaniers imposés par Donald Trump ont engendré une véritable tempête boursière. Alors que le président américain invite à la patience, les marchés enregistraient de nouvelles baisses lundi matin, rapporte Radio-Canada.

« Ne soyez pas faible ! Ne soyez pas stupides ! Ne soyez pas un PANICAN (un nouveau parti basé sur des personnes faibles et stupides !) Soyez forts, courageux et patients, et la GRANDEUR en sera le résultat ! », a-t-il ainsi écrit sur son réseau social TRUTH Social.

À l’ouverture des marchés, lundi, la bourse a reculé de près de 3 %. Dans les premiers échanges, le Dow Jones accusait un recul de 2,85 %, l’indice élargi S&P 500 perdait 3,24 % et l’indice Nasdaq 3,91 %. Et ceci n’est que la suite d’une semaine déjà mouvementée sur Wall Street.

Le Canada ne fait pas figure d’exception, puisque l’indice composé S&P/TSX ouvrait en baisse lundi de près de 4 %.

À la fermeture des marchés, le 4 avril, les principaux indices boursiers nord-américains enregistraient des baisses conséquentes par rapport à leur récent sommet avec :

  • -10,1 % pour le S&P/TSX
  • -14,9 % pour le Dow Jones
  • -17,4 % pour le S&P 500
  • Et -22,3 % pour le Nasdaq.

Le cours du pétrole a également plongé sous les 60 $ US le baril. Même si cela n’a pas duré, c’est la première fois depuis 2021 que le prix du baril descend sous cette barre.

Côté mondial, les bourses japonaises et européennes pâtissent également des tarifs et menaces de guerre commerciale. À Tokyo, l’indice Nikkei 225 a perdu près de 8 % peu après l’ouverture des marchés et l’indice paneuropéen Eurostoxx 600 a chuté d’environ 5 % à la mi-journée de vendredi.

En l’espace de quelques jours, 2340 milliards de dollars canadiens sont ainsi partis en fumée en Europe.

Le président américain, qui a imposé un taux universel de 10 % de taxe sur tous les produits importés par son pays, estime de son côté que ces baisses étaient nécessaires et affirme que ces mesures ont rendu les États-Unis plus forts. Il a déjà annoncé qu’il comptait même relever ce taux pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20 %) et la Chine (34 %).

Les économistes tentent de prédire l’impact des tarifs. Dans sa lettre annuelle aux investisseurs, le directeur général de la banque américaine J. P. Morgan Chase, Jamie Damon, prédit déjà une hausse de l’inflation. S’il n’ose pas encore parler de récession, il prédit toutefois un ralentissement de la croissance. Il estime également que d’éventuelles mesures de rétorsion de la part d’autres pays sont à prévoir, qui pourraient impacter la confiance des investisseurs et le taux de change du dollar américain.

Pour le moment, seule la Chine a annoncé ses propres droits de douane sur les importations américaines qui s’élèvent à 34 %. L’Europe prépare aussi une réponse. Les ministres européens du Commerce extérieur se sont réunis lundi au Luxembourg pour s’adapter à ce « changement de paradigme ».