Les catastrophes naturelles peuvent avoir de graves répercussions financières, qu’il s’agisse de causer d’importantes pertes assurées ou de perturber les chaînes d’approvisionnement. Toutefois, une nouvelle étude de la Banque du Canada révèle que les stress climatiques plus courants peuvent également nuire aux finances des ménages en augmentant la demande de prêts sur salaire et les défauts de paiement.
Dans un nouveau rapport, les chercheurs de la banque centrale examinent les effets des températures extrêmes, telles que les vagues de chaleur et les grands gels, sur les finances des ménages à revenu faible et moyen, en utilisant des données inédites sur les prêts sur salaire.
« Nous constatons que le fait d’avoir plus de jours de températures extrêmes augmente la demande de prêts sur salaire, mais diminue le montant total des crédits accordés », indique le rapport.
« En outre, nous montrons que l’impact négatif sur les ménages vulnérables peut être amplifié par des cycles d’endettement potentiellement désastreux, avec des taux d’impayés et de défaillance croissants. »
La recherche s’intéresse ainsi les effets des températures quotidiennes extrêmes, qui se produisent plus fréquemment que les catastrophes naturelles de grande ampleur telles que les tremblements de terre et les ouragans, et qui touchent des populations importantes et des zones agricoles.
Les journées très chaudes et très froides peuvent avoir un impact sur les finances des ménages en diminuant les revenus de l’emploi, en augmentant les coûts de chauffage et de climatisation, et en augmentant les dépenses de santé, suggère le document.
En effet, la recherche révèle que « le nombre total de demandes de prêts sur salaire augmente de manière significative avec les jours de chaleur ou de froid extrêmes ».
Si les épisodes de chaleur et de froid extrêmes entraînent une augmentation de la demande de prêts sur salaire, les chercheurs affirment que les conditions météorologiques chaudes et froides ont des effets différents sur l’octroi de crédits et sur la performance des prêts existants.
« Les jours de chaleur extrême réduisent de manière significative le montant total des crédits accordés », constatent-ils.
Plus précisément, un jour de chaleur extrême supplémentaire par mois est associé à une baisse de 0,4 % des crédits accordés, selon l’étude, qui ajoute que l’on peut également observer des augmentations significatives des taux d’impayés et de défaillance.
Cependant, les auteurs de celle-ci assurent que si la demande de prêts sur salaire augmente pendant les jours de grand froid, les températures glaciales n’affectent pas l’octroi de crédit ou la performance des comptes de prêts sur salaire existants.
« Dans l’ensemble, nos résultats suggèrent que les prêteurs sur salaire réduisent l’offre de crédit pendant les jours de chaleur extrême par crainte d’une augmentation des taux de défaillance et d’impayés. »
En outre, les chercheurs notent que les jours de chaleur extrême ont un impact négatif sur les revenus, mais que les jours de froid extrême ne réduisent pas les revenus.
« Nos résultats mettent en évidence la vulnérabilité financière accrue des ménages à faibles revenus lors d’événements météorologiques extrêmes et soulignent le besoin urgent d’interventions et de politiques ciblées », indique le rapport.
« Il est essentiel d’élaborer des stratégies pour atténuer les effets négatifs du changement climatique sur les personnes vulnérables et d’aider les ménages à faibles revenus à renforcer leur résilience face à ces défis. »