Afin de répondre à l’épineuse question de la date de fin de l’expansion économique et savoir quand le marché haussier prendraient fin, James Gauthier a interrogé dix gestionnaires de portefeuille et la plupart ont évalué qu’il n’y aurait pas de ralentissement d’ici les 12 prochains mois au minimum.
Selon eux, l’économie mondiale, dirigée par les États-Unis, connaît une croissance rapide et solide depuis plusieurs années. L’inflation a de nouveau atteint un niveau normal et les banques centrales rappellent progressivement les mesures d’adaptation prises au niveau des politiques.
Ils estiment cependant que cette expansion sera légèrement différente. Alors qu’avant elle se caractérisait par d’importants flux de capitaux provenant de la banque centrale et un soutien de la politique monétaire, avec la hausse de leur taux directeur, les banques centrales quittent leur rôle. Les experts s’attendent donc à davantage de volatilité, mais selon eux, cela reste l’un des environnements économiques mondiaux les plus sains des dernières décennies.
Même si le niveau global de la croissance mondial est sain, les régions se trouvent dans des stades de croissance différents. Nous ne sommes donc plus dans une période d’accélération synchronisée.
Quelques facteurs inquiètent cependant ces gestionnaires de portefeuille comme la guerre économique que se livrent les États-Unis et la Chine, le conflit de brassage entre l’Union européenne et le gouvernement italien populiste ou une hausse significative du prix du pétrole.
Comment ajuster le portefeuille de ses clients
En prenant en compte ces différents facteurs, James Gauthier a demandé aux gestionnaires comment ils ajustaient le portefeuille de leurs clients et en général. La plupart ont positionné leurs portefeuilles de manière à assurer une croissance conservatrice, mais surtout une protection contre les pertes.
Alfred Murata, responsable du fonds de revenu mensuel PIMCO, estime que, dans ce contexte de cycle avancé, les investisseurs devraient être positionnés de manière défensive tout en conservant une flexibilité suffisante pour tirer parti des bouleversements du marché.
Il privilégie donc les titres de qualité supérieure et investit dans des crédits à court terme «sans engagement» et dans la structure du capital, le cas échéant. Ils trouvent également que les segments du marché liés au logement, y compris les titres adossés à des créances hypothécaires autres que des agences américaines, restent attrayants.
Dan Bastasic, gestionnaire du fonds stratégique de revenu d’actions iA Clarington, a augmenté son allocation aux titres à croissance cyclique et à croissance plus forte que celle des titres à caractère défensif, qui offrent une meilleure protection contre les risques de baisse sur les marchés volatils.
Jeff Sujitno, iA Clarington, gestionnaire du Fonds de revenu à taux flottant de l’iA Clarington précise juste que, selon lui, il ne serait pas prudent de tenter d’obtenir un rendement supplémentaire en concluant certaines des plus petites transactions à ce stade du cycle.
L’équipe Revenu fixe PH & N, gestionnaire du Fonds d’obligations à rendement total PH & N. estime que la croissance économique sera suffisante pour générer de nouveaux gains de bénéfices et de revenus pour les entreprises. L’équipe restera positionnée de façon prudente dans la recherche de possibilités plus attrayantes de récompense du risque si elles se concrétisent.
David Fingold, Gestion d’actifs 1832, gestionnaire du fonds dynamique Global Discovery, déclare que Fingold a sous-pondéré les services financiers et les actions de soins de santé dans les portefeuilles qu’il gère.
Signature Global Asset Management, gestionnaire du fonds de dividendes Signature CI / Sélection de fonds canadiens estime que nous sommes dans une étape du cycle économique qui est plus fragile et potentiellement instable. Il délaisse donc les actifs risqués.
Robert Swanson, Cambridge Global Asset Management, gestionnaire du Fonds d’allocation d’actifs CI Cambridge explique que son équipe est positionnée de manière plus prudente sur les portefeuilles d’actions, de titres à revenu fixe et équilibrés, mais elle ne voit pas de signes prononcés de détérioration de la situation économique ou de l’entreprise.