Dans une note publiée vendredi, Moody’s n’a pas touché à la note de la province, qui est de Aa2 (stable), en soulignant que la diversification de son économie ainsi que des outils comme le Fonds des générations devraient permettre à la province de se relever de la crise.
En revanche, une perte de la « discipline fiscale » qui mènerait à d’importants déficits successifs pourrait se traduire par une décote, a prévenu l’agence new-yorkaise.
Le ministre québécois des Finances, Éric Girard, a déjà suggéré qu’il y aurait un manque à gagner pouvant osciller entre 12 et 15 milliards de dollars (G$) au terme de l’exercice 2020-2021 en raison de la tempête économique déclenchée par la pandémie.
Moody’s table plutôt sur un budget à l’encre rouge de 9,8 G$, soit 8,8 % des revenus de la province, un niveau qui demeure supérieur aux déficits enregistrés à la suite de la crise financière de 2008. Pour 2021-2022, l’agence table sur un trou de 3 G$.
Jeudi, lors d’un point de presse, le premier ministre François Legault avait signalé que la province allait enregistrer des déficits qui viendront gonfler sa dette, ajoutant qu’il faudrait « un certain nombre d’années » avant de retrouver un contexte similaire à celui d’avant la pandémie.
Cette semaine, l’Institut de la statistique du Québec a signalé que ses premières estimations laissaient croire que le produit intérieur brut de la province avait fléchi de 10 % en mars. Pour l’exercice, Moody’s anticipe une contraction de 6,1 % du PIB réel, ajusté à l’inflation.