Nombre de Canadiens ont profité de 2021 pour rembourser leurs dettes, révèle un sondage de la Banque CIBC. C’est ainsi le cas de 30 % des répondants. Il s’agit d’une hausse de quatre points de pourcentage par rapport au printemps dernier.
Le pourcentage de Canadiens ayant des dettes de carte de crédit a chuté de 10 % par rapport à mai 2021, retombant ainsi à son niveau prépandémique, selon les chiffres de l’institution.
« C’est peut-être parce que la situation est différente aujourd’hui, depuis que l’économie a redémarré et que le secteur des services s’est rétabli. Il y a un an, bien des Canadiens ont dû compter sur leurs cartes de crédit pour subvenir à leurs besoins, en raison d’une perte ou d’une baisse de revenu », réfléchit Carissa Lucreziano, vice-présidente, Conseils en finances et placements, dans un article publié sur le site de l’institution.
Cette volonté de rembourser ses dettes n’est peut-être pas non plus étrangère à l’inflation, estime l’experte.
« On le voit partout, de l’épicerie à la pompe à essence, dit-elle. Le coût des aliments a augmenté de plus de 8 % », constate Carissa Lucreziano, alors que le prix de l’essence a augmenté de près de 40 % en un an.
Cette hausse des coûts inquiète effectivement les Canadiens endettés. Près de la moitié (44 %) craignent de ne pas pouvoir effectuer leurs versements réguliers si les taux d’intérêt poursuivent leur ascension cette année.
Toutefois, 70 % des répondants se disent à l’aise maintenant avec leur niveau d’endettement et la plupart ne comptent pas s’endetter d’ici les cinq prochaines années, hormis les prêts hypothécaires.
Cependant, près de la moitié des Canadiens ont mis sur pause des objectifs à long terme, comme les enfants et les études, pour rembourser leurs dettes.
« Cela fait prendre conscience de ce que nous pouvons faire aujourd’hui pour avoir l’esprit tranquille quant à notre situation financière », affirme Carissa Lucreziano.
Afin de contrer la hausse de l’inflation, l’experte recommande aux Canadiens de revoir leur budget plus fréquemment qu’habituellement, car il est évident que les hausses du taux directeur auront un impact sur ce dernier.
Elle leur conseille également de se préparer à une éventuelle perte de revenu et de bien mesure leur ratio de la dette au revenu ou, du moins, déterminer son niveau de dettes par rapport à son revenu. Selon elle, une bonne stratégie serait de viser un taux de moins de 35 %.
Elle rappelle également que les spécialistes en services financiers sont là pour les aider à évaluer ce ratio et les aider à reprendre en main leurs finances. Ils peuvent ainsi créer avec eux un plan de gestion des dettes personnalisé.
L’épargne et le remboursement des dettes demeurent la priorité en cette période tumultueuse, martèle Carissa Lucreziano.
Le sondage a été réalisé auprès de plus de 1500 Canadiens en ligne du 3 au 4 mars derniers par Maru/Blue.